405 – En t’embrassant, j’ai saisi que ton âme

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Textuels

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Textuel poème  

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  • Pour se regarder droit dans yeux et s’embrasser sur la bouche ; pour s’enlacer au corps à corps, pour se caresser, sur toute la peau, nue ; pour enfin s’étreindre, l’un et l’autre, fusionnel, l’amour se doit d’être passionnel et, le plaisir, plus que charnel. J’admire le reflet de ton âme en lequel, je me noie, je me pâme, du bonheur de ta rencontre, qui tient toutes ses promesses. Si fait que j’embrasse ton souffle et j’enlace ton corps désiré, te caresse, sans complexe, et n’étreins pas que ton sexe !  En t’embrassant, j’ai saisi que ton âme, toute réjouie, n’attendait plus, de moi, qu’à te soulager de tous tes tracas. En t’embrassant, j’ai compris que tu étais prête au jeu de lit, où les deux sortent gagnants, s’ils s’unissent, en s’aimant. En t’embrassant, te caressant, je t’ai sauvé d’obscur néant où l’enfer te retenait absent  d’un amour bien réjouissant ! En t’embrassant, en t’enlaçant, je ne sais si, l’après et l’avant, n’équivalaient pas le  pendant, tant nous étions hors temps. En t’embrassant, en te quittant, j’ai senti le remerciement de ton regard qui ne devait rien au hasard mais bel et bien à de purs élans.  Il faut s’embraser le corps, l’esprit, l’âme, s’y frotter, pour attiser sa flamme jusqu’à embrasser et entrer en possession du fruit de sa plus profonde passion sans brasser éternellement des souvenirs d’amours qui n’auront pas à en rougir !

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Textuels extensions

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  • Embrasser : un terme qui met les bras en avant, bras autour ; embrasser : un terme qui fait de bouche à bouche, un baiser ; embrasser, un terme  qui  fait  référence, au figuré, à prendre  toutes sortes de choses diverses mais, parfois trop, sous son aile.  «Qui trop embrasse, mal étreint», l’on peut retourner le propos, en disant : «Qui trop étreint, mal embrasse !» Il s’agit donc de trouver le bon dosage  entre trop, c’est trop et pas assez.  Embrasser est du côté de l’affectivité,  sensualité ; étreindre, force, sexualité. Embrasser une âme,  vous pouvez essayer, persiste : invisible, d’autant intouchable. On parvient parfois à avoir cette sensation : l’on dit bien avoir touché l’âme de quelqu’un lorsqu’on se sent en harmonie fusionnelle avec lui.  C’est un profond mystère que de pouvoir percer l’insondable pour le créer, le trouver ou non admirable !  On approche, on se tance, on se regarde, on s’enlace, à s’embrasser.  Chose étrange que ces amants, fermant leurs yeux, pour un baiser ! Un premier pas, premier geste, avant de s’abandonner tout entier, avant de se coucher, l’un sur l’autre, comme pour mieux fusionner !  Et ce jusqu’à très longtemps, jusqu’à la mort, j’allais dire au-delà. Ce n’est peut-être que croyance, espérance humaine mais je me les rappelle chaque jour pour ne pas douter de moi. Chacun sait qu’il existe des sortes de baisers : le baiser tendre, appuyé, profond, peau contre peau, bouche contre bouche, langue contre … on parlera parfois d’un baiser à distance … projeté.  Sa bouche, sur son corps, est comme une troisième main qui effleure, masse, caresse, mordille, des pieds à la tête, l’on se sent sculpté par un second souffle. Il n’y a que baisers statufiés qui demeurent éternels,  les autres sont des atmosphères, des plus éphémères, des sensations déclenchant des phéromones d’attraction. Il en est qui n’embrassent pas, pour préserver l’intimité et d’autres qui le font sans cesse, chacun a sa ligne rouge à ne pas franchir sans réaction de rejet, de déception. Curieusement lors lèvres s’ouvrent, se touchent, les yeux se ferment.

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Textuel fragments

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  • S’embrasser, s’embraser à bouches … que veux-tu : french kiss, disent des étrangers, face à des amoureux éperdus. Cent façons de se faire un baiser pour les uns, ceux des plus câlins. Sans façon, ne veut d’aucun baiser, pour d’autres lors y étant peu enclins.  Il y a eu concours du plus long baiser : le plus long baiser du monde aura duré 58 heures,  35 minutes et  58 secondes, a été établi par un couple de Thaïlandais. À quand le concours du baiser le plus court, celui de la mort, d’un judas, d’un traitre, peut-être. En tous cas je ne voudrais en être, une langue : n’est pas un couteau en amour.  Y a aussi le baiser papillon de la paupière, tendre et doux, et qui pourra exprimer une passion, un amour, voire une simple affection et que l’on fait bouger sur une joue ! Puis il y a encore le baiser aérien, en le soufflant sur votre main, de loin, comme un adieu ou simple vœu pieu. Il y a, enfin, le mien, que je vous adresse en tant que lecteur et de tout mon cœur.

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Illustrations

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Visuels 

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405 3

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Je t’ai embrassé, si fort,

que nos auras se seront fusionnés,

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un baiser qui a duré une éternité

à ce qu’il nous aura semblé,

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et une fois dénudés, tous deux,

en ce baiser figé, immortel,

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nous nous sommes couchés,

et à jamais statufiés d’amour.

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Scénario

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Fiction

 

Je t’ai embrassé, si fort, que nos auras se sont fusionnés, un baiser qui a duré une éternité à ce qu’il nous aura semblé, et une fois dénudés,  tous deux, en ce baiser figé, immortel, nous nous sommes couchés, et à jamais, statufiés en amour.

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Embrasser, embrasse-moi : il y a plusieurs acceptions et pratiques ce terme polysémique : quand on parle d’embrasser une cause, une religion, une opinion ce n’est pas pour prendre et serrer dans ses bras, encore moins appliquer ses lèvres sur la bouche d’un ou d’une autre.

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Nous ne sommes pas, les humains, les seuls à nous embrasser : les chimpanzés et les bonobos se font des bisous sur la bouche. De là à penser que s’embrasser c’est faire le signe, du moins l’imiter, la pratique et la compréhension sont différentes, les réactions de même.

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En réalité le baiser, l’embrassade, l’étreinte, chez l’humain procède le long d’un curseur allant du simple bisou pour se saluer au prélude à l’acte sexuel qui prend, à bras le corps, un être tout entier mais le point commun reste un geste d’affection, reconnaissance, humanité.

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Lui – Avant, c’était toujours les hommes qui cherchaient à embrasser une femme, c’était la coutume, une femme devait attendre qu’il fasse le premier pas.

Elle – Et aujourd’hui c’est elle qui prend parfois l’initiative et c’est bien ainsi : plus de domination ni de soumission, liberté, égalité… fraternité.

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Lui – Quand ce n’est pas sororité, des femmes s’embrassent entre elles, des hommes entre eux, au risque d’en gêner voire d’en choquer certains.

Elle – Tu as déjà embrassé  un homme sur la bouche

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Lui – Tu oublies que je suis hétéro mais je ne juge pas

Elle – Je l’ai fait, une fois, ça n’était pas aussi fort qu’avec

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Lui –  Moi, mais avec le temps le plaisir s’émousse

Elle – Tu veux f=dire que je m’en lasserai

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Lui –  Alors même que je t’enlacerai

Elle –  Arrête tu joues sur les mots, embrasse-moi plutôt !

Lui –   Et vogue la galère, qui nous mène en bateau

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Embrasser le corps, de près  ou de loin ; embrasser l’esprit, par le pensée ; embrasser l’âme, par proximité d’’humanité, en bref embrasser un être tout entier, de le tête aux pies  et réciproquement, comme gage de son amour, comme quête de toujours : ce n’est pas que le plaisir qu’on cherche, c’est profondeur de l’autre qu’on touche, pour peu que son âme se rende à fleur de peau.

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Textuels symboliques 

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Bouche

  • Symbolique de forme : Bouche est une ouverture par où passent le souffle, la parole, la nourriture. Symbole de la puissance créatrice et de l’insufflation de l’âme, elle est souvent représentée dans l’iconographie universelle, par la gueule du monstre ou les lèvres de l’ange : porte de l’enfer et du paradis. Loi du secret pour/par, fermeture de la bouche.  La bouche et le feu sont souvent associés. Contraires : mensonge et vérité sont la meilleure et la pire des choses.

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Baiser

  • Symbolique de fond : Bien que très connu aujourd’hui, le baiser était inconnu de certaines cultures. En effet,  pour  de  nombreux peuples, le baiser « lèvres  contre lèvres » était une pratique inconnue et voire étrange. De nos jours, en Occident, il s’agit d’une des  meilleures  preuves  de  confiance en son partenaire et que le cerveau peut interpréter sans moindre ambiguïté.

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Corrélations > face à face, bouches, langues, palais, nez

  • Liens fond/forme : Difficile de s’embrasser, de loin, sans se toucher, même s’il existe  geste de main pour souffler un baiser et difficile de s’embrasser en restant côte à côte : il est indispensable de se mettre en face à face. Car à quoi rimera tout cela  sinon à accoupler deux lèvres, bouches, langues, palais, nez, qui s’’échangent humeurs humides, voire poétiques. Et si le fond n’épousera pas la forme, il s’en approche : prémisse union. Baiser sur la bouche est différent de celui sur les joues, sur le front, et de celui sur le cou et tout le corps, qui provoqueront d’autres  émotions. Mais si tous sont bien réels, acceptés, ils sont aussi socialisés et bien culturels, sous forme de symboles qui évoqueront la tendresse familiale, amicale  ou sexuelle. La relation entre les bouches  et les âmes, n’est pas automatique, ou pas immédiate, elle de nature ou de connotation sexuelle, comme consentement, prémisse de l’acte.

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