1021 – Etre ballotté de tous côtés, lors en un bateau

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Visuels suggestion de scénario

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Un coup à bâbord, un autre à tribord :

un roulis permanent.

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Un coup en proue, un autre en poupe :

un tangage évident.

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Il faut se placer au pied du mât

et regarder plus au loin !

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Textuels calligramme et extensions

£  +   &  #

  • £  Une grosse tempête, non seulement elle vous embête, elle vous empêche de progresser où vous voulez aller, mais elle vous fait peur de sombrer. Ça fait du bruit, ça bouge de partout, vent et mer deviennent comme fous. Même plus parler, on ne s’entend : impossible modifier le gréement. S’imaginer disparaitre sans trace est des plus fréquents et crasse : on a plus la force de penser en un voilier aussi balloté.  Balloté de tous côtés, en mon bateau, bravant la tempête dans un vent mauvais, je m’agrippe au mât comme à un arbre pour ne pas sombrer en plein océan, où je navigue à vue, en désespéré de la vie qui me met comme en sursis ! Le moindre mouvement, déplacement, me met en danger de tomber ou de glisser alors que le voilier est prêt à chavirer. Il s’enfoncera au creux de grande vague et, submergé par des montagnes d’eau, vrillera un peu sur lui-même puis remontera la pente pour grimper jusqu’à crête de vague. Le bruit assourdissant m’étreint la tête et m’empêche de penser pour faire face  à l’imprévu, ou à l’impondérable. Demain, c’est sûr, on aura perdu trace du bateau, et de son occupant, dérouté par les forces des éléments contraires, contre lesquels, il ne pouvait tout seul, lutter. J’aurais dû couler, j’aurais dû être, surement et vite, noyé. J’en suis encore à me demander comment j’ai pu échapper à une mort certaine dans cette lutte vaine avec la mer, tant j’avais le corps et l’âme en peine. Ma survie me surprend, mais me ravit tout autant : je me suis fait balloté mais pas englouti par cette vague tueuse, venue de l’arrière  débordant sur le côté, alors même que non esquif était déjà sur le point de chavirer ! Le fait de m’accrocher au mât comme bouée de sauvetage et de ne plus bouger, pour ne pas glisser, m’a sauvé la mise malgré la peur bleue que la vague tueuse m’a transmise. Peur bleue devant la mer blanche, en furie ; peur bleue devant la mort comme ennemie ; peur bleue devant le fait d’avoir marre de souffrir ainsi ; peur bleue devant un mât, vibrant de toutes parts, en sa folie. Balloté, et de tous côtés, dans mon bateau, j’ai gardé les yeux ouverts sur les eaux, entre la mort et la vie, avec  le mors aux dents et l’espoir au cordeau que le temps me préserve et qu’il se mette au beau !

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  • + Rien ici

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  • & Un roulis, augmenté d’un tangage, rend tout bateau, instable. Lors de s’accrocher au bastingage restera des plus honorables, tant vouloir rester et avancer droit, tient impossibilité notoire, c’est un coup à vomir ses tripes par-dessus ou sur les…hiloires ! Se faire balloter sur un bateau est comme en mauvaise histoire : rien de vrai, de cohérent : un coup c’est blanc, un coup c’est noir. En bateau, au moins, on a un pilier central où s’accrocher, gage d’espoir.

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  • # Sur un voilier, on ne titube pas, on cherche souvent bon équilibre lors c’est le bateau qui nous mène, il faut s’adapter à lui, non l’inverse. Auquel cas, c’est sûr, on sera balloté, en rythmes, en contretemps, toujours : ce n’est pas avec la tête qu’on compense mais avec le corps, en acquérant réflexes. Sinon, gare au mal de mer ou cognements,  au point que l’on ne tiendra pas longtemps, et que l’on se dégoutera d’être sur un bateau qui, il faut le dire, vous mène alors en bateau.

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Textuels symboliques et corrélations

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Posture

  • Symbolique de forme : Le terme de « posture » renvoie à la réalité du corps : une posture est une attitude, une façon de se tenir, de placer son corps, ses membres, se tenir debout, penché, raide, détendu. Mais  ce sens initial est lié à la situation dans laquelle s’opère cette prise d’attitude. Par exemple, lors de cérémonie de funérailles, il est d’usage de se tenir tête baissée, mains jointes, avec un air triste et recueilli et qui agirait autrement courrait le risque de se faire remarquer en mauvaise part. ressources-socius.info/index.php/lexique/21-lexique/69-posture

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Tituber

  • Symbolique de fond : «Je restais à tituber comme j’avais fait tout à l’heure, un pied sur le pavé plus élevé, l’autre pied sur le pavé le plus bas. Chaque fois que je refaisais rien que matériellement ce même pas, il me restait inutile ; mais, si je réussissais, oubliant la matinée Guermantes, à retrouver ce que j’avais senti, en posant ainsi mes pieds, de nouveau la vision éblouissante et indistincte me frôlait » fr.wikisource.org/wiki/Page:Proust_-_Le_Temps_retrouvé

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Équilibre > déstabilisé, sensation, sol échappe, s’adapter, pied

  • Liens fond/forme : Le temps ne se retrouve pas, il est linéaire,  il n’y a que dans le souvenir qu’on le garde. D’être déstabilisé par un faux équilibre des pieds, conduira à retrouver une sensation semblable ! En bateau, on a la sensation que le sol échappe et que tout est branlant, secoué, chaviré. Les premiers temps, on s’accroche, titube et puis, avec le temps, mouvements, l’on s’adapte, o, n’y fait plus attention, on court pour lever, affaler voiles. C’est en posant le pied sur ponton, que la sensation de déséquilibre revient alors que ce dernier ne bouge pas. Le monde à l’envers, tout de même : avoir le pied marin en pleine tempête et le pied qui dévisse sur terre-plein.

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