1185 – Faire le difficile deuil de sa propre mère

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Textuels : poème, extensions, fragments

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Textuel poème

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  • Perdre sa mère c’est perdre un morceau de soi : c’est perdre le lien avec généalogie d’autrefois. Ayant connu grand-mère et arrière-grand-mère, car la chaine se rompt, on est en première ligne. C‘est pire sûr à cinq ans qu’à soixante-cinq ans bien qu’à cinq, on en gardera peu le souvenir,  lors bien plus tard, on s’en est fabriqué plein, à n’en savoir qu’en faire, désormais en terre. Perdu comme enfant orphelin nous sommes, nos larmes et sanglots n’y changeront rien, on le vit comme une injustice, intolérable, nous ramène au statut humain misérable.  La mort vous prend par surprise, celle de sa propre mère, bien comprise, vous aide à préparer la nôtre selon une perspective chrétienne ou darwinienne. La disparation de sa mère est une épreuve et vrai calvaire ! C’est comme si votre raison sombrait définitivement et cœur pleure à chaudes larmes, pour de vrai. Votre corps, plein de soubresauts, exprime toute sa peine, sans le moindre mot : à quoi vous servirait un haut verbe, quand la faucheuse vient couper l’herbe. Perdu comme un enfant vous l’êtes, abattu par les émotions, vous faites et, cette belle page de votre vie, qui tourne, jamais le mort ne vous la retourne ! Perdre sa mère, c’est perdre un morceau de soi, couper un lien qui nous donnait la foi en la vie et en l’autre et en son amour, parti, au loin, pour toujours.

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Textuel extensions

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  • Faire le difficile deuil de sa propre mère est une épreuve sans nom car elle n’est pas seulement notre génitrice : avons vécu temps, grandi en sa matrice. Après quoi, il y a eu tous les regards et tous les soins, les peurs et les angoisses du lendemain, les premiers pas, les premiers ceci, les premiers cela. Et puis une histoire commune avec toute une famille, père, mère, frère, sœurs, etc. qui a façonné et notre caractère et notre projet de vie ici, sur terre. « Plus tard, quand tu seras grand » On peut comprendre cette injonction dans les deux sens du terme : grand par le corps, grand par la reconnaissance. Et puis aujourd’hui, bien qu’elle ne nous serve plus à rien, en apparence, notre mère a rompu tout lien et laisse un vide qui ne pourra jamais se remplir. Car une mère, dans sa vie, on en a qu’une : c’est donc une personne unique pour nous, irremplaçable. Sa mère fait partie des personnes les plus chères au Monde. C’est une grand partie de soi qui s’en va, du moins réellement, tant virtuellement, elle reste ancrée et au plus profond  de soi. D’avoir été présent au moment de sa mort aide à faire le deuil : sans sa dernière image, il n’y a que disparition et pas vrai mort.  Sa bougie s’est éteinte, sa fleur s’est fanée, son âme, évaporée : autant d’images, qui nous viennent, spontanément, à l’esprit. Il faut laisser le temps au temps pour cicatriser plaie ouverte qu’elle laisse, derrière elle, lorsqu’on referme son tombeau ! Une mère, on en aura qu’une même si, orphelin, infortune, ce sera pour nous, quelqu’une, qui en nous toujours s’exhume. Chance de l’avoir eu, vieillissante, d’avoir veillé sur moi, bienveillante, d’avoir échangé avec elle, très contente de ses trois enfants en très bonne entente. On ne pourra, hélas, revenir … en arrière, sauf par des souvenirs et par des prières, qu’elle perçoit, qu’elle entend peut-être, lors elle nous aide pour un mieux-être.

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Textuel fragments

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  • De perdre l’un de ses parents n’est pas perdre un ami, un enfant, quoiqu’un jeune enfant, de son vivant, c’est le pire deuil à faire et en tous temps. Perdre sa mère, est perdre un morceau de soi, c’est rompre un lien et qui nous donnait foi en la vie et en l’autre …et en son amour, qui est parti, au loin, et pour toujours ! Après la mise en bière,  cercueil, on m’a dit qu’elle aurait été enterrée : se séparer de ceux qui nous auront unis, demeure d’une tristesse des plus… infinies. C’est d’autant plus vrai d’une mère qui nous a conçu, porté, enfanté et aimé jusqu’à sa dernière heure, jusqu’à sa dernière demeure ! Des rêves  de  cercueils, laisseront un fort sentiment de malaise et lors semblables à une barque, symbolisent un passage, un dernier voyage !

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Illustrations : visuels, scénario et fiction

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Visuels

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1185 1

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Une jeune fleur épanouie

en harmonie avec la lumière,

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1185 3

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devient une fleur qui  flétrit,

pétales tombant à terre,

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1185 2

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comme ma mère, mourante

en écoutant une symphonie,

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ce qui en dit long sur son sort :

la perpétuité avec concession.

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Textuels symboliques

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Cercueil

Symbolique de forme : Les rêves avec des cercueils laisseront un sentiment de malaise. Ils ne sont, en aucun cas, des rêves prémonitoires de mort imminente d’un proche. Quand ils sont vides, semblables à des barques, ils  symbolisent une notion de passage, de voyage, de dernier voyage. Il y a une confrontation avec l’idée même de la mort. Mais cela reste un concept, celui de la mort physique quand l’esprit subsiste

tristan-moir.fr/cercueil

 

Cimetière

Symbolique de fond : Le cimetière, endroit physique, lieu d’imagination, de repos de morts, est l’enjeu d’une construction symbolique. Quand on parle de l’endroit où se trouve enterré un mort, l’on ne parle, jamais, seulement de localisation géographique du défunt. On met en récit ce qui ne se résume pas au lieu où le mort a été réellement inhumé. Le lieu du cimetière oblige à toute séparation d’avec ceux qui ne sont plus, et au remaniement des rapports avec ceux qui ne pourraient être considérés vraiment comme des disparus. « Le cimetière, une symbolique du lieu »

Par Patrick Baudry    journals.openedition.org/essais/8403

 

Corrélations > Deuil/mère,

Liens fond/forme : Se séparer de ce qui nous aura unis : c’est d’autant plus vrai d’une mère qui nous a conçu, porté, enfanté, et aimé jusqu’à dernière heure,  jusqu’à sa dernière demeure, enterrée en un puits de solitude,  en dépit de toutes nos sollicitudes,  à vouloir, auprès de nous la garder : famille entière, autour d’elle, réunie !

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