122 – Île d’Arz, souvenir de quarante ans

<< Calligramme et symboliques

.

Visuels scénario

.

122 1

.

De loin, on découvre la mairie

et le clocher de l’Église d’Ile d’Arz

.

122 2

.

plus près, on découvre le porche

et l’enclos cimetière de l’église,

.

122 3

.

au bourg, on arpente ses rues

avec de vieilles maisons typiques.

.

.

Textuel calligramme 

.

  • Le fait de revenir, un peu par hasard, en un lieu qu’on a fréquenté, aimé, est toujours un rendez-vous redouté, lors nous rafraichissant la mémoire sur le tard. Que sont devenus les habitants d’antan ! Nombreux doivent être morts et enterrés et les autres ne sont plus pour vous que des étrangers. Les gens passent, les paysages demeurent comme s’ils ne voyaient pas passer les heures ! Depuis ce  temps, ma vie a choisi un autre destin mais cette époque de vie, reste gravée en moi ! Je me revois un peu comme un martien, seul mais bien, les week-ends, toujours en communion avec la mer, la nature, marchant entre les pâtures et ostréicultures. Je venais passer mes fins de semaine durant deux années consécutives. Combien de fois l’ai-je parcouru, en long, en large, et en travers, l’Ile d’Arz, sans jamais m’en lasser, même en plein hiver, tant elle change de visage, d’aperçu. Au bout d’un temps, ses habitants m’avaient adopté comme un des leurs au point de les quitter en pleurs. Cela m’est resté mon meilleur souvenir.  Et voilà que presque quarante ans plus tard, j’y repose mes mains et mes pieds en mouillant dans une de ses anses protégées. Nombre d’émotions et de souvenirs de ce beau village se sont pris à me revenir ! Une grande église, une grande mairie, deux cafés-restaurants, une épicerie, cent résidences, une bijouterie, une poterie et surtout un calme et une authenticité préservés : merci et quel plaisir que d’en refaire le tour !  Les lieux de jeunesse vous sont marquants, sont comme autant de jalons, en grandissant. Ils vous rappellent quand vous étiez enfant, adolescent, jeune : première rencontre, premier métier. C’est pour cela que, de les oublier, serait plutôt navrant, voire vexant.

.

.

Textuel extension

.

  • Il s’est trouvé que nous avons assisté à un concert de musique classique dans la cour de la mairie de l’Ile d’Arz. Il y avait une centaine de personnes sur les bancs. Devinez qui s’est assise à côté de moi : la mairesse qui se souvenait du curé de la paroisse de cette époque, celle de son mariage. Etrange coïncidence tout de même quand nous nous sommes mis à nous rappeler les figures de l’île de l’époque dont les trois quarts étaient enterrées au cimetière.  Nous sommes venus à l’Ile d’Arz, de la mer, en voilier visiteur et monuments que nous avons abordés sont mairie et l’église,  qui forment comme deux cœurs distincts mariés l’un à l’autre, un avant-gout de l’ile de Houat, par ses maisons de couleurs. Là, nous avons assistés à un concert de musique classique, où nous avons rencontré la mairesse, dont j’avais assisté au mariage quarante ans plus tôt : quelle  coïncidence ! Me reviennent des souvenirs vivants, et pas que de cimetière. Tout a changé, et rien : peu d’endroits identiques.  Le bourg, rien qu’à lui seul, vaut le détour : après quarante ans d’absence, je le perçois, chargé d’émotions, sous un nouveau jour.  Je me re-souviens très bien de son église, entourée de son enclos et son cimetière, enthousiasmé d’y venir chaque semaine : je n’avais d’yeux que pour une ile, idylle. Étant assis sur une chaise, en plein milieu, j’écoutais, les yeux fermés, un concert classique, comme pour la Madeleine de Proust, tout m’est revenu : j’y étais, ou pour le moins, je m’y croyais encore. De reconnaitre puis d’être reconnu de quelqu’une en assistant à son mariage m’a fait chaud au cœur tant ma probabilité d’une telle rencontre était nulle. L’on dit que le temps efface tout : la preuve que non !

.

.

Textuels symboliques 

.

.

Cloche

  • Symbolique de forme : Les cloches rythment notre vie quotidienne, tant profane que religieuse, avec  indication des heures et moments de l’emploi du temps. Pour la vie sacrée : matines, angélus, messe, vêpres, mariage, baptême, enterrement, les cloches ou clochettes accompagnent, ponctuent les cérémonies et les processions à l’intérieur, extérieur édifices. On parle de langage des cloches, riche et varié. wikipedia.org/wiki/Cloche

 .

Poésie/Valéry

  • Symbolique de fond : « Ce toit tranquille où marchent des colombes ; Entre les pins, palpite, entre les tombes ; Midi le juste y compose de feux ; La mer, la mer, toujours recommencée ! Ô récompense après une pensée ;  Qu’un long regard sur le calme des dieux ! »  Paul Valéry

 .

Corrélations > enclos paroissial rime atmosphère mémoire

  • Liens fond/forme : Loin de moi de faire concurrence à Paul Valéry mais l’atmosphère poétique, marine, et lyrique est bien la même, dans ce concert  en plein air : souvenirs de jeunesse remontent à la surface, opportunité,  reconnaissance, fera le reste ! Me voilà téléporté en autre espace-temps et j’entends les cloches à toutes volées. Cimetière entourant l’église et son clocher, c’est courant de même que le nom  d’enclos paroissial rime avec atmosphère et lieu mémoire sacré tout autant qu’avec revenants, fantômes ! La forme du poème s’accorde bien au fond à part que l’on parle aussi de mariage,  d’expérience de vie et de destinée !

.

<< Calligramme et symboliques