502 – J’ai couru vers toi comme un cheval fou

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Textuels : poème, extensions, fragments

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Textuel poème

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  • Marcher, c’est mieux que de se trainer ; courir c’est mieux que de marcher, mais comme un cheval fou, ah non, là, point du tout ! Toutefois, si tu es devant, c’est que tu n’es pas dessus et je ne pourrai te désarçonner pour te mettre sous moi, à mes pieds. Ah mon dieu, la bien belle histoire : circulez, il n’y aura rien à voir, encore que… J’ai couru vers toi comme un cheval fou : c’est le moins que tu attendes qu’embout s’immisce et entre, au fond de tes cuisses, pour que nos sexes jouissent et que je puisse, comme un étalon, avancer à reculons, du coup, m’y aventurer pour de bon, en plein cœur de ta croupe sibylline, dont la conquête m’a paru divine. Je reprends mon souffle au plus vite, une tirade, en pleine chevauchée, débite huit vers qui sont censés mettre en valeur un talent de conteur charmant en profondeur dont l’âme s’insinue entre deux corps nus entremêlés que chacun aura aperçu, en lentes folles litanies, languir de plaisirs sur destrier désir. Tais-toi, vilain rimailleur : il est temps d’être meilleur amant et ne dit mot, perfore ma croupe qui s’offre si fort que trot se transforme en galop et bouche vient faire couler l’eau jusqu’à ce que ses jaillissements provoquent comme un double hennissement. J’ai couru vers toi comme cheval fou, un instant j’ai cru que tu allais me dompter, m’enserrant entre tes cuisses croisées, mais, tandis que je consomme la plaine où tu te démènes, tu me mènes, et me ramènes, jusqu’à cet abreuvoir de notre jouvence sacrée, où nos sublimes, intimes, ultimes, soifs d’amours, à goûter, boire, deviennent philtres d’amour, pour toujours.

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Textuel extensions

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  • Philtres d’amours, comme il se doit, philtres d’orgasmes comme il se peut, philtres de fantasmes comme il se veut. On ne sait qui, de l’un ou de l’autre, mène la danse tant elle est synchronisée par nos deux mêmes volontés de nous chevaucher mutuellement, et ce, jusqu’aux confins de notre propre existence. Nos mots sont pauvres mais nos gestes forts pour dire finalement la même chose : se fier à son sentiment, se confier à son élan, se fusionner en son étreinte, pour créer ce nous qui nous englobe et nous dépasse comme si le ciel s’ouvrait comme destination sous nos pieds et donnait des ailes à nos bras pour dépasser nos limites humaines et toucher du doigt l’espace divin de l’Amour.  Un cheval ne cessera de courir, que dis-je, de trotter, galoper ! Un humain, court aussi, quand ce n’est pas devant ou derrière, c’est autour de son amour jusqu’au moment où, elle s’arrête pour lui faire de doux baisers sur la joue.  Courir comme un cheval fou, on l’imagine  capable de tout, ne pas pouvoir  en venir à bout, pour un amour sans-sus dessous. Le voici battant la campagne, partout où il pense que sa compagne peut être, il piaffe, il saute, il, il rue, il hennit : il n’a ni faim ni soif, d’autre envie,  que de trouver sa belle pouliche, d’elle, tous les jours, il s’entiche ; Voilà qu’effrayé, il pleurniche et, des autres, il s’en fiche ! Lors il l’a retrouvé, heureux, il ne la quittera plus des yeux, des yeux d’un regard amoureux, avec ses mille baisers langoureux.

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Textuels fragments

  • Cheval : Mammifère, domestiquée, à crinière, et hennissant, pouvant porter des charges sur son dos ou les tirer. Le mâle est l’étalon quand la femelle est la jument ! Pour l’équitation : aimer le cheval, faire du cheval. Le cheval  est associé aux guerriers déferlant sur un pays, et emportant tout sur leur passage. Cheval, cavalier sont en harmonie à ne faire qu’un. En plein midi, entraîné par la puissance de sa course, le cheval galope à l’aveugle et le cavalier, les yeux grands ouverts, prévient ses paniques et le dirige vers le but qu’il s’est assigné. La nuit, quand le cavalier devient à son tour aveugle, le cheval peut se faire voyant et guide. C’est lui lors qui commande car lui seul peut franchir impunément portes du mystère inaccessible à la raison ? Une croyance ancrée en la mémoire des peuples, associe l’origine du cheval aux ténèbres du monde, qu’il surgisse, galopant comme le sang dans les veines, des entrailles de la terre, des abysses de la mer. Fils de la nuit et du mystère, il est porteur à la fois de mort et de vie, destructeur et triomphateur. Maléfique ou bénéfique, selon sa couleur ou ses actions, indique les moyens à disposition pour concrétiser sa vie. Il peut être doux, ou violent, indomptable ou de course … vicieux, ombrageux, vieillissant, efflanqué, sans haleine … fin, ardent, souple, obéissant selon la bête qui est en vous ! Le cheval est rendu, pour tous, l’archétype des puissances instinctuelles et animales et que l’on ne peut maitriser, à l’image du cavalier entrainé en un galop échevelé, devenant incapable de maitriser sa monture et alors son cheval se cabre ou se rue.

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Illustrations : visuels, scénario et fiction

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Visuels 

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Courir toujours et à toute vitesse

après qui, après quoi, après toi :

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Je me suis essoufflé à te courir :

je n’en peux plus de te chercher,

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à force d’y croire, de recommencer,

j’aurai fini, au bout, par te trouver,

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et depuis, l’on ne cesse jamais,

de se lécher ou de se taquiner !

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Textuels symboliques

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Amour/énergie

  • Symbolique de forme : L’amour est énergie vitale, voire universelle et qui nourrit  nos âmes, nos intentions et nos actes et sans laquelle aucune vie sur cette Terre n’est possible. Est-ce qu’un végétal a besoin d’amour pour se développer ? Est-ce qu’un animal sauvage a besoin d’amour pour survivre ? Il est la force présente en l’être vivant qui le pousse vers la vie, à croître  et à s’épanouir selon sa nature plutôt que vers la mort. Est une force qui nous pousse à nous incarner davantage, à élargir notre champ de conscience… etre proactif.com

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Courir

  • Symbolique de fond : Les pieds sont la base de notre posture, la verticalité, notre ancrage dans la Terre. Ils servent, aussi, à notre déplacement, en autorisant la marche et  de courir. Que ce soit en catimini ou à toute allure, les pieds permettent, parfois, de fuir. Ils nous permettent, aussi, quoique dans une moindre mesure que d’autres mammifères, de sauter, de grimper, et bien sûr, de courir. L’être humain est un bipède particulièrement endurant comme le montre le marathon.

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Corrélations > pas derrière, ni devant quelqu’un, pour amour

  • Liens fond/forme : Courir, c’est courir, pas forcément derrière ni devant quelqu’un ou quelqu’une, en amour, ou alors, par métonymie, au sens figuré ! Le tout en vers et contre tout, et sans certitude que votre course sera perçue comme une «avance». Toutefois le fond rejoindra, ici, la bonne forme, dans la mesure où nous traitons, un amant, de coureur.

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