688 – Je ne saurais dire ni comment ni pourquoi ?

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Textuels : poème, extensions, fragments

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Textuel poème 

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  • C’est tout de même un comble, d’aimer quelqu’un, quelqu’une, sans vraiment savoir pourquoi. C’est comme un pur acte de foi, comme de marcher en l’ombre et se baigner dans une lumière qui enflamme toute sa fortune. C’est tout de même un comble d’aimer quelqu’un, quelqu’une, sans vraiment savoir comment c’est arrivé et ce sans prévenir et d’en être à n’en plus dormir, toujours à rêver d’être amants et de tentatives vaines et en nombre. Je ne sais, je ne saurais dire ni comment ni pourquoi mon cœur porté vers toi, à en bégayer, à en frémir ! Toute raison, toute explication, serait contraire à la passion qui me guide en mon espoir qu’un jour je  vienne à te revoir. C’est une folie, que de t’aimer : qui suis-je sinon un insensé de croire en ta belle réciprocité lors le temps nous a séparés. Encore, et, pour longtemps, lors activité et lors retraité, je ne verrai début d’amour, car jamais ne finira ce jour. Cyrano né, laisse-moi rêver : que d’avoir, après toi, soupiré, serve au moins notre amitié, quand tous plaisirs et passions auront été renoncés.

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Textuel extensions

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  • Je ne sais, je ne saurais dire ni comment ni pourquoi j’aime ou je n’aime pas : l’amour recèle une part de mystère que je ne parviens pas à dévoiler en moi ni en l’autre. Je l’aime parce que c’était lui, parce que c’était moi, dit Montaigne au sujet de son ami, La Boétie ! D’accord mais c’est tout de même du genre : pourquoi, parce que où l’on reste sur sa faim alors qu’on voulait être sur sa finalité. Cyrano apporte une autre réponse, celle d’un idéal inaccessible mais dont on ne peut se détacher et auquel on est prêt à tout sacrifier sans le moindre retour. Don juan et Don Quichotte se profilent à l’horizon, le premier, inassouvissable, toujours en quête de nouveauté, le second inconsolable de ne pas trouver sa dulcinée. Les romanciers vous évoquent la cristallisation de l’amour et sa liquidation, les psychologues vous explique la nécessité de sécurisation et de procréation ! Qui a tort, qui raison : s’il est vrai qu’épouser un banquier est loin d’épouser un poète, il n’empêche qu’aucun ne garantit quel qu’union sur la durée. On sait mieux pourquoi l’amour s’arrête que pourquoi il commence : un comble tout de même, c’est comme si on reconnaissait le bonheur seulement quand il est fini. Pourquoi j’aime comme j’aime : cela reste, en partie, mystérieux, mais ce ne sera pas un grand Dieu qui viendra résoudre mon problème.  Tout amour, d’origine…  divine, n’a rien à voir avec… l’humain : Dieu n’a pas d’héros, d’héroïne, Dieu est amour, est acte de foi, une croyance en  paradis demain, ne me dit rien de l’amour que j’ai pour toi. Pourquoi tu m’aimes ? Je sais pas … parce que ! Oui d’accord, mais encore ? J’aime tout en toi, point final. On croirait une interrogation d’enfant qui n’attend pas de réponse précise : juste que sa question  soit comprise, parce qu’il devient grand maintenant. À vouloir formuler quelques arguments, on quittera vite domaine des sentiments, d’un garçon, à sa mère, de fille à son père alors qu’on n’en sait trop rien, un mystère.

 

Textuel fragments

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  • C’est histoire d’un renoncement parce qu’impossible, improbable : une barrière invisible, les séparant et lors aucun ne s’en sentait capable ! Mais l’explication ne les satisfaisait pas, faudrait savoir le comment du pourquoi : explorer peut-être refoulement inconscient, écouter et puis analyser ses rêves récurrents. Toujours est-il que le temps, les années, passant, chances, de devenir amant, s’en vont diminuant : un jour viendra où le rideau tombera de lui-même et chacun se retrouvera dans une absence extrême. Le lot d’amours secrets, jamais, vraiment, avoués : ils resteront dans le flou qui jamais ne sera dissipé, ce n’est que silhouette plus qu’une réalité incarnée  qui s’estompe dans la nuit au de de brillante clarté. J’ai aimé un fantôme qui est demeuré en au-delà des réalités tangibles que l’on se plait à toucher et peut-être même, à caresser, voire pénétrer mais ce n’est que de mon fait si j’en suis là.

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Illustrations : visuels, scénario et fiction

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Visuels 

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688 1

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Je ne saurais dire

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688 2

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ni comment, pas plus que quoi,

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ne gardant que vague souvenir d’elle,

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688 3

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ni pourquoi, ni même rien d’autre d’ailleurs ?  

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Textuels symboliques et corrélations

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Silhouette 

  • Symbolique de forme : Ce que nous voyons de nous, ce que nous donnons  à voir, notre aspect, notre silhouette et que nous pensons  logique, normal, ce que la majorité des personnes veulent, c’est-à-dire une silhouette parfaite, plutôt mince, est loin d’être évident pour notre cerveau-ordinateur. Le seul régime qui marche vraiment à long terme : l’amour inconditionnel que nous nous donnons. Plus nous nous acceptons, plus nous aurons le poids qui nous convient et la silhouette que nous devons, cherchons à avoir.    Source : Ladv.biz/la-silhouette-en-décodage

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Flou

  • Symbolique de fond : Si par essence, le flou constitue une opposition au concept même de netteté, il ne peut en être dissocié. La notion de frontière revêt ici une importance fondamentale pour penser le flou, constituant une limite au continuum qualifié de flou-net, profondeur, apparence, par rapport à la profondeur de champ. D’avantage qu’absence, le flou devient sens. Si notre culture visuelle a évolué, la perception que nous avons du flou a radicalement changé, notamment avec l’arrivée de l’image numérique et de la haute définition. Le sujet est donc particulièrement d’actualité. panayotispapadimitropoulos.blogspot. com/les-frontieres-du-flou

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Perception > reconnaissance, détail, indice, enquête, erreur

  • Liens fond/forme : Une silhouette et d’autant si elle est floue, donnera peu de signes de reconnaissance : ça peut être n’importe quelle femme en tout, aucun détail, aucun indice ne la caractérise. On en restera alors à de vagues suppositions que l’on soumet à nombre de recoupements : un travail d’enquête, d’identification qui produit souvent des erreurs.

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