620 – Je ne te l’ai jamais dit, encore !

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Visuels scénario

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Je t’ai murmuré à l’oreille,

un secret, tendrement,

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que tu auras su gardé, avec toi,

toute ta vie durant, silencieux,

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620 3

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et que tu auras emporté avec toi

dans ta tombe, sous ton gisant.

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Textuel calligramme 

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  • Mais peut-on vraiment le dire quand c’est le lot des parents d’être enterrés…côte à côte, sans jamais l’avoir décidé. Triste fin d’un bel amour qui vit ou meurt toujours au-delà de la tombe, vie, comme fil rouge promis. Et si, à la mort, tout est fini, à quoi bon se faire du souci : poussière égale poussière, qu’on soit au paradis ou en enfer, que l’on demeure sous terre à prendre racine à l’envers, à en faire profiter les vers, à moins que l’on préfère être incinéré, répandu en champ ou en mer, bu. Je ne te l’ai jamais dit encore : j’aimerais que l’on meure, tous les deux, ensemble, et que, par accord, l’on nous coucherait, en un même cercueil qui nous rassemble. Je sais, c’est idiot, cela n’a aucun sens : une fois morts, nous deviendrons poussières, cela ne nous fera revenir en arrière et, pas davantage, aller de l’avant. Mais c’est comme une métaphore qui dit d’autre chose que les simples faits, elle dit que notre amour reste très fort, en dépit de tout ce qui paraît. Et si je ne te l’ai jamais dit encore, j’aimerais que la coupe de nos vies, on la boive tous deux, jusqu’à la lie,  dernière goutte nos corps. Elles nous relient, autant que nos esprits, à fil rouge qui nous tient lieu de foi en l’amour, que chacun donne, reçoit : pain noir, pain blanc, pain béni.

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Textuel extension

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  • Je ne te l’ai jamais dit encore : je nous vois dans vingt ans, comme au premier jour, si ce n’est plus fort, avec deux enfants et qui nous ressemblent, tout en étant eux-mêmes. Ils nous prolongent, ils nous succèdent, comme deux êtres qui nous enterreront après nous avoir prodigué leurs soins de nous aimer, nous aider, accompagner en dernier ressort. On vit mieux ensemble que seul quand on s’entend bien, on meurt mieux séparément, entouré d’enfants, petits-enfants, à qui la vie sourit pour le moment et pour un bout de temps. Côte à côte, en caveau familial du cimetière en plein air, en bord de côte, l’air marin et terrien se mélangera pour disperser nos souvenirs comme témoignage de nos amours. Ce n’est pas encore notre oraison funèbre : d’ici là, il y aura encore beaucoup d’eau à couler, d’air à souffler, de feu à chauffer dans la cheminée et dans nos cœurs. Ça peut paraitre un peu lyrique mais la vie passe si vite qu’il faut envisager sa fin tragique, d’avoir à quitter les siens, de s’inquiéter pour eux lors, pour nous, tout ira pour le mieux.  A quoi sert un secret emporté dans sa tombe : à rien, sauf s’il en donne des indices concrets pour se lancer dans une course aux trésors. En amour, et en fidélité, ils sont nombreux : des enfants, des amants, des biens cachés et parfois même des crimes ou forfaits, qui auraient mérité des années de prison.  À vrai dire, qu’elle différence essentielle que d’être enterrés séparés, côte à côte, ou en même cercueil, ce n’est rien d’autre que projection de conservation au cas où, un jour, il y aurait comme résurrection ! Quant à emporter un secret en sa tombe, c’est pareil, il vaudrait mieux nous livrer le seul qui nous importe : celui de notre existence et mode de vie après la mort, qui nous aura été révélé par le Christ et jamais décrit. Je ne te l’ai jamais dit encore, comme on parlerait d’or, d’un héritage caché, au fond des bois, comme un trésor,  alors que le seul qui est de la valeur est propre présence amoureuse, tant que l’on est vivant et qu’on est content.

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Textuels symboliques 

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Piédestal

  • Symbolique de forme : Un piédestal est un support isolé qui sert à recevoir une colonne, une statue, un buste ou voire un grand objet d’art  ou d’ornement : vase, candélabre, stèle, fontaine. Et quand une personne idéalise quelqu’un et ce de façon exagérée, on utilise « mettre sur piédestal».  À l’inverse, « descendre quelqu’un de son piédestal » serait être déçu en regard de l’image trop positive qu’on avait de cette belle personne. Wikipédia : piédestal d’une statue

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Statues (pleurent)

  • Symbolique de fond : On désigne par statues qui pleurent, un phénomène que certains considèrent comme miraculeux lors d’autres pensent qu’il s’agit de supercherie, voire d’un phénomène physique, pour le moment, inexpliqué ! Les autorités de l’Église catholique se seront toujours montrées prudentes pour étudier  ces statues qui pleurent, et ont généralement fixé des conditions très strictes avant de les accepter. wikipedia.org/wiki/Statues_qui_pleurent

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Corrélations > Aveu,  égalitaire, terre, couple aimant, images

  • Liens fond/forme : Tout le monde peut rêver d’être sur un piédestal, au figuré, de son vivant, en statue après sa mort. La réalité sera plus égalitaire une fois sous terre, car la première pensée qui vient pour tel avenir, serait pour couple aimant : enterrés cote à cote. En attendant on peut garder  nombre d’images mais de là à un faire un tableau ou une statue, il y a comme un gouffre à franchir, une éternité !

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