1186 – La mort d’un enfant et d’un sénescent !

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Textuels : poème, extensions, fragments

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Textuel  poème

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  • La valeur n’attend pas le nombre des années dit le Cid, de Corneille et mort non plus, hélas  trop pressée : la mort d’enfant prometteur est malheur. Celle d’un sénescent, l’est autant, bien que d’une toute autre manière, vivant, jusque-là, nombre de projets passionnants et dont le fruit sera légué aux enfants suivants. Enfant n’aura pas connu l’état amoureux, dont on dit qu’il est le summum ferment de vie ; sénescent aura épuisé tous ses arcanes, fruits, espérant qu’éternité en ait d’aussi savoureux. Qu’y a-t-il de différent entre la mort d’un enfant et sénescent : âge, intervalle de temps mais autant d’avoir connu feux d’amour, jaillissements évanescents, avoir vécu au fil de jours jusqu’à épuisement corps vieillissant. L’enfant ne connaît pas son sort ! Le vieillard ne se sait pas déjà mort ! Enfant, la question ne se pose pas, il ne la sent pas ; vieux, elle ne se pose plus quand vient le trépas ! Entre les deux, c’est la mort qui fait problème ! On le résout, on l’ignore, on l’esquive. On vit serein, sur le qui-vive. On devient cartésien ou bien bohème ! L’enfant n’aura vécu et connu que l’amour de ses parents, l’enfant n’aura pas fait d’accouplement, l’enfant n’aura donc pas de descendants ; enfant face à méprise du temps. Le vieux aura épuisé tous ses talents en germe lors enfant bien qu’il s’en moque, à présent qu’il s’en va mourant seul, le jour de son enterrement. Après nombre de promesses, contributions, monde en face, les vieux retournent dans l’enfance, dit-on, mais ils ne la retrouveront jamais : sur le fond de leur premiers souvenirs, ils tourneront sans cesse en rond ! Le vieux est redevenu comme un enfant qui meurt, en terre, le vieux se remémore ce qu’il a fait, jeune et lors guerres alors que l’enfant imagine ce qu’il aurait pu faire, victime d’injustices, de manque de temps et du manque d’aire. Quoiqu’il en soit, mieux vaut mourir vieux que jeune, quoique certains préfèrent vivre intensément en brûlant, plutôt qu’en s’économisant pour durer plus longtemps. D’autres sont, sans conjoints ni enfants, restent célibataires. Tant qu’ils ont la santé, le reste, ils s’en contentent, vivants, sauf qu’à la fin ils regrettent sans le dire n’avoir eu enfants. La différence enfant, vieux est en tête, pas dans l’âge ni le temps.

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Textuel extensions

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  • La mort d’un enfant représente le drame absolu, c’est la vie d’un petit être qui n’a pas encore vécu. Il n’était que promesses et il est devenu détresses : comment peut-on s’en remettre, même avec une messe. La mort d’un vieillard est toujours une perte à subir, mais c’est parfois de lui-même qu’il demande à partir. De la vie, il en aura tiré toute sa substantifique moelle, la mort devient délivrance, pour son corps, rouelle : l’un n’aura pas encore vécu, autre dira avoir trop vécu.  Celui-ci nait et celui-là n’est plus : grande différence, l’on ne peut plus, n’ont pas même destinée, au surplus, quoique qu’il en soit, ne vous déplusse. Voilà bien qui serait joué sur les mots, alors qu’il ne s’agit des mêmes maux : regretter un vieillard, on a tout faux lors pleurer un enfant, il nous faut. Un enfant n’aura que peu vécu, on pourrait dire, pas souvenir ; vieillard en a trop, il n’en peut plus, il est temps, pour lui, d’en finir.

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Textuel fragments

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  • Cloche, pour autant rien ne cloche, chacun a son propre son de cloche. De mon trou, l’on entend son écho de fond, ce qui fait que la forme sonne bien le fond. On dit  qu’il  y aurait  un âge pour tout, pour être un enfant, adulte,  sénescent : un âge pour mourir, est tard, normalement : avant, quelle qu’en soit la raison, c’est fou.  Aucun enfant ne doit mourir, dans sa première année. En 1900, c’était le cas de presque de la moitié, et aujourd’hui, guère plus que trois pour cent. Ratio dû aux progrès de la médecine infantile. La mort de son enfant, comme chacun le sent, est pour la mère, le pire des drames advenant, tandis qu’un vieillard, dépressif, s’en allant : on dirait presque que l’on en est «content». Naissance  enfant, cloche sonne à la volée, à la mort d’un sénescent : est tocsinnée ! Les cloches des églises accompagneront les rites de baptême, mariage, funérailles. La valeur  n’attendrait pas le nombre des années, dixit  le Cid,  de Corneille : la mort non plus, hélas … trop pressée ! La mort d’un enfant prometteur est un malheur, cela dit,  celle d’un sénescent,  l’est  autant.

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Illustrations : visuels, scénario et fiction

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Visuels

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1186 1

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La mort de son enfant : y a-t-il quelque

chose d’autre de plus dramatique ?

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1186 2

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La mort d’un arrière-grand-père :

y-a-t-il quelque chose de plus naturel ?

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1186 3

 La mort personnifiée et cynique :

y a-t-il un mythe aussi… destructeur ?

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Une sculpture : mort de son enfant

quelques mois ou un an seulement !

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Textuels symboliques

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Cloche

Symbolique de forme : La cloche est un symbole religieux qui occupe une fonction importante en christianisme. Les cloches des églises accompagnent toujours les rites chrétiens, que ce soit pour les fêtes patronales, baptêmes, mariages, funérailles. Elle rassemblera tout peuple.

Et en ce sens, elle symbolisera la communication et l’appel.

1001symboles.net/symbole/sens-de-cloche

 

Cloche

Symbolique de fond : Une cloche est un objet simple destiné à l’émission d’un son. Sa forme est un tambour ouvert et évidé d’une seule pièce qui résonne après avoir été frappé. La partie frappante sur le corps de la cloche est, soit un battant, sorte de langue suspendue en la cloche, soit une petite sphère libre comprise dans le corps de la cloche, soit un maillet ou un battant (tronc bois Suspendu par cordes) et séparé, frappant  la cloche de l’extérieur.   Modifié, Wikipédia

 

Corrélations > mort, drame, cloche, pleurs, pas de justice

Liens fond/forme : La mort de son enfant, comme chacun le sent, est pour la mère le pire des drames advenant. Aucune cloche, ni aucun glas, ne sonnera tant qu’il couvrira les cris, les pleurs, des parents tandis qu’un vieillard dépressif, s’en allant, on dirait presque que l’on en est «content». Pourtant les liens ont eu à peine le temps de se tisser pour un enfant alors que pour un sénescent, c’est une longue histoire se racontant. Il n’y aurait pas de justice sur Terre, rien que des destins différents 

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