1181 – La mort, frôlée, votre vie reprend goût !

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Textuels : poème, extensions, fragments

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Textuel poème

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  • Tant que l’on n’a pas frôlé la mort, on n’a pas l’idée qu’elle viendra. Lors on est rescapé d’accident, soudain l’on en a conscience. L’existence humaine n’a pas de prix comme chacun sait, mais, elle a un réel coût, calculé par assurance. Reprendre goût à la vie, n’a rien à voir avec coût : simple  équation personnelle, dépendant de soi ou tout. Combien de déprimés et de mélancoliques de gens noyant leurs spleens d’alcooliques, de candidats aux suicides, de retenez-moi, n’ont frôlé vraiment la mort une seule fois ! Combien de jeunes en moto, se croient invincibles, éternels, bien à tort  trompe-la-mort : de la frôler irréversiblement les a ressuscités, leur a remis le mors aux dents. Faut craquer avec, crocher dans, croquer la vie, s’accrocher aux branches, pour ne pas faire le lit de toute maudite sorcière, qui nous promette la fin de nos misères tout en nous faisant quitter la Terre. Nul n’en sait rien, de l’au-delà, nul n’en est revenu, ressuscité d’entre les morts mis à part le Christ Jésus, l’esprit nous réjouit mais met le corps en souffrance, en aucun cas, notre mort ne peut être notre délivrance. La seule espérance dont on profite est celle de la vie, qui nous est donné, cadeau, fardeau, lors de naissance : goût de vivre s’amplifie en nous et bien plus se bonifie, plus l’on s’approche de la mort : plus en incandescence. Paradoxe que d’apprécier la mort grâce à son contraire : espérance de vie lui donne son prix, son envie, par rareté, de différer le vide d’une immortalité, fauchée en plein été, dont une moisson promise pourra s’avérer extraordinaire. Extraordinaire : la vie, quand on la bien prise, comprise, faite de rencontres subites, inédites, pleine de surprises, ce n’est pas l’espoir qui la meut et pas plus ne l’émeut, mais de croire que c’est une chance, grâce à ses aïeux. De pouvoir participer à une telle expérience unique, même si sa fin, sa destinée, sera forcément tragique, pour ses proches, pour les autres, plus que pour soi car fin de sa vie n’est pas la fin du monde en soi. Déprimés, mélancoliques, alcooliques, drogués, gâchent leur vie : seule chance, veine est sentir que l’expérience vaut la peine et que destin, entre nos mains, est pesé. Je n’en dis pas plus : ceux qui l’ont compris, vivront mieux, vivront bien.

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Textuel extensions

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  • La mort peut être évitée, écartée, reculée par les soins,  tout autant que frôlée par un réflexe ou une précaution : j’ai failli tomber d’une falaise, l’arbuste m’a sauvé la vie ; j’ai failli mourir d’une attaque, d’une bronchite chronique. Voilà qui donne un nouveau sens plus que relatif au destin : j’aurais dû être mort,  je vis encore comme si de rien n’était, je dirais même plus, je reprends encore plus de goût à la vie. Avant elle m’était dû comme si c’était normal de mourir vieux, maintenant je me sens plus vulnérable mais aussi plus joyeux. Comme en évitant l’accident, ma mort, frôlée, une imprudence au bord de falaise, précipice, que sais-je encore au cours de sport, d’activité, vie me semble après sous de meilleurs auspices. «C’est que ce n’était pas ton heure, c’est juste ça», me dit-on quand je raconte l’événement faucheux. Ce qui veut dire, en somme, que quoique je fasse, si cela l’avait été, je n’aurais pas pu l’empêcher.

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Textuel fragments

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  • «La vie … ne vaut rien mais rien ne vaut la vie» nous clame André Malraux : il est vrai que ce ne n’est pas faux.  Et si vous n’en seriez pas persuadé, le jour où vous échapperez à un accident, vous procéderez à une révision des croyances, sans avoir eu besoin prédictions voyantes. Ce processus fonctionne en d’autres situations, on ne peut que remonter  après toucher le fond, je parle pour, une grande déception,  déception, à condition, bien sûr, que ce ne soit pas à répétition. Le goût reste lié aux solides aux liquides, gazeux : perdre le goût des choses, est analogue à celui de la vie ; perdre le goût des gens, perdre le goût des choses est analogue à celui du pain et du vin, dans la vie ! Il nous faudra croire que toute perte du lien augmente ou diminue la résilience de vie : toujours est-il que vos projets abondent, vous êtes content de voir le maximum de monde.

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Illustrations : visuels, scénario et fiction

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Visuels

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1181 1

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Une grosse opération  chirurgicale

à risque et on repart : réassuré !

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Un coup de blues après un désespoir

amoureux et on repart : gonflé !

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1181 3

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Une longue maladie enfantine,

une nouvelle vie de combat: décidée !

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Sur mon carnet de voyage : ma mort

frôlée, par une balle perdue.

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Textuels symboliques

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Goût

Symbolique de forme : L’ancrage du goût est confirmé par l’étymologie en latin, sapere signifiant à la fois avoir du goût et savoir, comprendre, se connaître en quelque chose et le mot nourriture désigne, au  départ, tout  aussi   bien l’allaitement que l’éducation. Il semblerait bien que ces deux aspects du goût restent toujours liés mais ce serait par l’acte de manger, cycle qui va de la faim jusqu’à satiété, la digestion et au sommeil qui s’ensuit que la nature réclame sur nous ses droits.   corinna-coulmas.eu/le-gout

Pain

Symbolique de fond : Depuis toujours, le pain joue un rôle important dans la vie des hommes et a valeur symbolique. Le pain est le symbole de la nourriture et de la vie, et même d’un bonheur divin, du bien-être social, bien être individuel. Depuis la naissance et jusqu’à la mort, représentée par une faucheuse à blé, son absence ou sa pénurie seront toujours synonymes de famine, de détresse et misère. painsuisse.ch/blog/mythes-et-coutumes-autour-du-pain

 

Résilience >

Liens fond/forme : Il vous faudra reprendre gout à la vie, vous dit-on après accident, mélancolie. De croquer, à pleine dents, dans la vie, est une autre expression de gout d’énergie. Des métaphores culinaires fleurissent à propos de vos gouts,  de vos appétits. Il est certain que, d’avoir frôlé la mort, ne pourra que vous redonner du gout pour ce  qui  en manquait, auparavant, en une vie qui vous semblait terne, fade. Paradoxalement c’est le gout des autres, non vos gouts, personnels, qui dominent. Il nous faut croire que toute perte du lien, augmente ou diminue résilience de vie. Toujours est-il que vos projets, abondent, êtes content de voir du monde.

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