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Textuels
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Textuel poème
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- Devant une cour de justice, la vérité est nue, la vérité est crue, se dispense de sentiments, elle applique un barème en interprétant les faits qui vous sont reprochés, entendus. Libre à vous de mentir faute de preuves du contraire : je parle d’un alibi construit jusqu’à ce qu’un témoin apporte un démenti lors votre pieux mensonge sera déni. Même innocent, même portant le chapeau, c’est à vous de prouver son impossibilité sinon il ne vous restera plus qu’à négocier un minimum de peine en profitant du bénéfice du doute. Si vous êtes vraiment coupable, innocenté, la vérité, un beau jour, peut se manifester par un détail, une trace, que vous auriez oublié : l’enfer sait attendre ceux qui l’ont floué ! Comme chacun sait, la vérité, est partielle, elle ne peut être rien d’autre « qu’une erreur sans cesse corrigée » et ce depuis toujours, fonction d’un manque constaté ou d’un autre jugement, d’un autre point de vue. La vérité est partielle, partiale, cela la rend injuste, cruelle, en cours correctionnelles, cours d’assises, cours martiales ! Tout mensonge n’est pas contre-vérité mais arrangement avec une part de réalité : celle qui nous emporte, celle qui nous importe en premier, on veut la faire passer en vérité, voire par autorité. Lorsqu’on connait la vérité, il devient inutile de la chercher mais des preuves accablantes n’empêchent pas un procès car l’intention du fait rapporté est mise en balance avec les informations qui le concerne. Tant vrai que je serais coupable, je peux me dédouaner sur la société : « Je ne l’ai pas tué : on m’a mal éduqué, on m’a manipulé, ma part de responsabilité égale celle de la société» Trop juste comme argument face au libre-arbitre ! Un jugement sur présomption de culpabilité, émis par des jurés d’assise, pas assez informés, n’est prononcé qu’en « leur âme et conscience » ou fondé sur une stricte et incontournable vérité, encore que… Vérités médiatiques, politiques, sociales, scientifiques, confessionnelles, ethniques, culturelles, sont autant de vérités qui s’affrontent, se confrontent sans cesse et ce, depuis la nuit des temps ! Bien et mal n’ayant pas de frontière étanche et unique, le coupable, bien qu’innocenté à la fin d’un procès, gardera la honte publique d’avoir été soupçonné.
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Textuel extensions
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- « Cachez ce sein que je ne saurais voir » et « Le roi est nu » Deux citations d’auteurs célèbres qui résument pour un, l’hypocrisie, pour l’autre, l’aveuglement. On les trouve en application de la Justice. Ce n’est pas moi qui suis coupable la société incapable m’a rendu fou. La vérité nue, on la rhabille de bonne moralité, d’éthique mais on la foule au pied, une fois détournée. La vérité sort de la bouche des enfants, dit-on, en matière de témoignage mais le contraire aussi : par manipulations. On s’en approche sans jamais la toucher. La vérité reste un chemin à explorer, disent les enquêteurs, les détectives privés, on ne peut la déshabiller complétement : il restera toujours comme un dernier voile à lever. Parfois, elle s’impose d’elle-même comme en ce fameux jugement de Salomon : on ne peut pas couper la vérité en deux comme un bébé que deux mères réclameraient ! Pour certains, la vérité reste prédictible si l’on consulte un devin, oracle, ou prophète : rien n’empêche qu’elle soit autoproclamée en changeant la condition de son opportunité. Des paroles d’Évangile commencent par «En vérité, je vous le dis» contrairement à ce que vous croyez, cela va se passer ainsi et le miracle advient, on le voit comme réalité.
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Textuel fragments
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- On dit que la nudité la plus totale constitue l’ultime épreuve de vérité, ou on préfère le détecteur de mensonge, basée sur l’émotion plus que l’énonciation. Les termes «crue et nue» font référence à la dure réalité de n’avoir rien à cacher. Il y a, le plus souvent, deux vérités de soi : une publique qu’on étale ; une privée, qu’on protège. La vérité, est un concept qui appartient à tout le monde lors la vérité personnelle n’appartient qu’à soi. Combien de secrets sont révélés post mortem, sur lesquels la justice ne pourra plus trancher. Les mots chemin, la trace, le but, l’intention, sortent de la bouche de vérité, non du puits du mensonge.
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Illustrations
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Visuels
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Toute vérité, toute crue, serait-elle
suivie d’un point d’interrogation ?
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Toute vérité, nue, sortirait-elle
du puits sibyllin d’un menteur ?
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Mais la justice proclame : « La vérité,
toute la vérité, rien que la vérité » :
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une vérité remplie, ici, d’ambiguïté,
qu’administration renâcle à trancher.
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Textuels symboliques
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Chemin
- Symbolique de forme : Pour le Larousse, le mot chemin renverrait à plusieurs notions : outre la voie établie pour mener d’un lieu à l’autre, le chemin est aussi la piste que l’on trace, la direction que l’on prend, la distance à parcourir autant que la voie suivie pour atteindre un but ou la progression d’un état à l’autre, ensemble d’étapes menant à un résultat. Lors, le chemin évoquerait donc pour l’homme, une traversée des ténèbres, de l’ignorance et de ses doutes pour aller vers lumière de connaissance. ecossaisdesaintjean.org/2015/04/chemin-
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Bocca della Verita
- Symbolique de fond : La Bocca della Verita, Bouche de la Vérité, est une ancienne sculpture bas-relief sur marbre, assimilée à un masque, muré dans la paroi du pronaos de l’église Santa Maria de Rome en 1632. Elle est devenue célèbre en vertu de cette légende selon laquelle cette dernière aurait tranché la main de ceux qui ne disaient pas toute la vérité. Wikipédia
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Corrélations > Culpabilité : on est condamné et innocent, doute
- Liens fond/forme : On parlera, ici, de jugement issu de justice et non de vérité de Monsieur de La Palice. La vérité en justice est du ressort d’un tiers et lors elle ne vous appartient plus ! Le problème n’est pas : coupable, innocent, mais bien plutôt, d’être reconnu comme tel. On peut être condamné, et, être innocent, les aveux sont pour partie dans la décision, ou manipulés sous contrainte : culpabilité ! Toute vérité, si elle existe, se doit d’être droite et continue avec un début et une fin marquée. Or ici elle est courbe et discontinue, pointillée, elle serait donc, pour partie vraie, et erronée. Face à face, avec elle, ne se fait que pas à pas entre blocs chemin, y a doute, incertitude : crue, nue, oui peut-être, mais partiellement.
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