169 – L’appel, haute mer, liberté

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Visuels  scénario

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Au départ, on est assez près des côtes

et son agitation perpétuelle,

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plus loin, on ne la distingue plus,

ou alors à peine, on est seul,

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plus loin encore, on l’oublie

complètement comme en désert.

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Textuel calligramme

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  • Un des derniers endroits, pour accroitre l’autarcie, où le vent vous pousse, la pêche vous nourrit, les astres vous guident, êtes loin du continent, opulence, misère, sans parler désastre stupide, où il n’y aura plus rien que soi,  l’immensité du ciel et de la mer, en derniers signes de vie. C’est peut-être le dernier territoire, où l’on se croit encore ou enfin libre, où l’on fait corps avec la nature, la météo, les éléments qui vibrent. On prend du temps pour se perdre, pour mieux se retrouver, un pied sur terre, un autre en mer en équilibre à négocier. En mer, les  soucis, les problèmes, prennent une importance relative : il faut s’organiser pour survivre, quoiqu’il arrive ! Que ce soit le calme plat, scotchés sur mer immobile, ou une tempête vous menant à la dérive, vous vous y adapter et vous priez pour votre chance. Havre espagnol de paix aux confins de la Galicie, Camarinas accueille marins venus d’Europe, tout autant que bien d’autres nationalités, Quand les uns font de belles traversées d’autres se contenteront de caboter ! Qu’un s’en aille, autre s’en vienne, tous fleureront bon l’aventure, d’une semaine, d’un mois ou six, qu’importe, pourvu qu’elle dure ! En solo ou équipage vous êtes sur un élément liquide qui vous berce, parfois même, par surprise de son trop plein d’énergie, vous renverse. A l’appel du large comme du désert, la grande bleue, comment lui résister ! Même si c’est pour dormir en bateau étroit, être confinés comme sardines, adieu à la stabilité, confort de maison, ici tout bouge, tout est dérangé : on quitte banquette où on dort pour même où on dine. Bénéficiant d’un vent constant modéré pour maintenir le cap à venir, l’envie vous prend de revoir lieu de naissance qui vous a vu grandir, pourquoi venir l’asservir, en mer, et ici, jusqu’à cette pointe de l’Espagne, quitter femme et enfants, sans compter Bretagne ! Ici, pas de possessions, d’impositions, de questions : loin de côte, la mer est à tout le monde et à personne, enfants en rêvent, créent des contes, histoires qui résonnent du temps encore proche où ils nageaient en l’eau en poisson. Océan représente trois quarts de surface du globe biosphère. Laissons faire l’homme, il fera dépérir sa mère nourricière  bien que câline, nous préparant avenirs incertains et salés, nombreux cyclones, tsunamis : hommes seront terrassés.

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Textuel extension

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  • La liberté, comme chacun sait, n’a pas de prix. A terre, on peut vous la ronger, vous la priver. En mer : improbable à moins d’être accosté par un garde-côte soucieux de vous identifier. Au début, on vous remarque et vous distingue mais peu à peu, vous ne serez plus qu’une voile, et, pour finir, un simple petit point à l’horizon. Vous oubliez le monde, et il vous aura oublié : c’est un peu comme cent pour cent de liberté. La liberté ne serait autre, finalement, qu’un choix de ses propres contraintes. Si elle finit où commence celle des autres, il y a toujours des espaces de négociations. Mais en haute mer, les contraintes invoquées par autres n’existent plus : vous êtes seuls ! Évidemment il demeurera des règles à respecter : elles n’engageront que votre seule responsabilité. C’est sans doute pour cela qu’on dit que le capitaine est le seul maitre à bord, après Dieu, naturellement : liberté est ainsi bien cadrée pour ne pas dire encadrée, il vous restera à négocier avec le capitaine, vous-même.

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Textuels symboliques 

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Phare

  • Symbolique de forme : Depuis le phare d’Alexandrie, le phare a toujours été un symbole très fort, il est le guide, l’espoir, la sécurité, l’ange gardien du marin. Quand il s’agit d’un élément à terre, facile d’accès,  statique à observer, il est souvent très coloré et est sujet à des compositions très originales ? Et s’y ajoute, également, cette idée de durabilité et de fiabilité et de solidité face aux assauts intempéries maritimes.

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Liberté

  • Symbolique de fond : Le rapport à la mer gomme la notion d’identité et apporte de multiples réponses sur la liberté car la mer donne un sentiment de force, elle procure un extraordinaire espace d’aventures et découvertes et offre la capacité d’affronter la nature, transcendance permet de dépasser ses peurs et les limites imposées par une collectivité. Envoûtant et apprécié ou effrayant et redouté pour ses colères subites et violentes, l’océan reste perçu comme l’occasion de tous les dangers mais l’espace océanique renvoie à la notion de liberté. legisplaisance.fr/2020/12/30/de-la-liberte-en-mer

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Corrélations > seul, nulle part, vie, immensité, océan

  • Liens fond/forme : La liberté d’être seul au milieu de nulle part, la liberté de ceux qui veulent livrer leur vie au pur  hasard ! Ici, pas de mensonge, d’hypocrisie : les caractères s’affrontent, s’accordent : la  colère de la mer, nous sommes à sa merci. Il n’y a plus de murs, plus de portes, il n’y a que nous, face à l’immensité de l’eau, génératrice d’émotions enchantant l’âme et le corps, par effet d’un monde détaché, par un élan très fort vers une  passion d’amour pour l’océan.

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