60 – Le Carnaval dans Tenerife

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Textuels 

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Textuel poème

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  • Il faut s’imaginer un peuple entier en fête, où chacun, de tout autre, se paye publiquement de sa tête sans n’avoir à rendre aucun compte face à tribunal, pour lèse-majesté. Carnaval fait assaut de d’originalité, carnaval fait assaut de créativité pour son plaisir, gratuit, de s’exhiber, entièrement déguisé pour ne pas être reconnaissable, et pas reconnu. Le rire est une prescription contre tous les maux de la Terre, si fait que sa seule mise en scène soigne autant maladie grippale, que grain de sable sociétal. Un jour, semaine pour changer de peau fait soupape quand la cocotte chauffe de trop. Carnaval appelle carnavalesque, avec déguisement fin ou grotesque, durant cette fête annuelle, de février, en Archipel canarien. Durant une semaine, en folies à lier, ses habitants se divertissent de tout et de rien. Fête populaire, défilé extraordinaire de chars de reines, de véhicules planétaires, à ne plus savoir qui est qui : homme ou femme, tant costumes, maquillages, favoriseront leurs amalgames. Les défilés en flonflons des fanfares, font place aux orchestres de salsas, meringués, podiums de chanteurs donnant de la voix presque jusqu’au matin. L’ambiance est bon enfant en une foule bigarrée dans laquelle on ne sent pas étranger durant huit jours ambiance, chaude, animée d’aide, complice, municipalités. Des étrangers participent à ce rendez-vous de latinos, qui ont, plus qu’eux, le sang chaud  et le sens de la fête, lors ils sont nordiques. Chaleur du soleil aidant, les bières coulent à flots et à seaux, font  que  l’on confond ce qui est laid et beau, autant les riches avec les manants. Des carnavals dans le monde, il en existe de tous genres, pour toutes les bourses, survivances d’un passé plus ou moins chagrin, chahuté.

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Textuels extensions

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  • De devenir quelqu’un d’autre, sans entraves, pendant une semaine sur cinquante-deux, n’est pas trop exiger dans une ile où tout est contigu et tout se sait. Les rôles et personnages soulagent les habits trop étriqués ou trop larges, qu’on doit porter pour être admis dans le cercle de ces relations extraordinaires où le plaisir des yeux et des oreilles l’emporte sur le devoir de réserve, de retenue… de politesse. Un moment de folie partagé par les habitants et les touristes de l’ile.  Le sens de la fête, populaire, extravagante, délirante est une aspiration des peuples à jouir, et à se réjouir des ennuis, tracas, soucis de la vie quotidienne. On arrête tout, durant des jours, on oublie, pour profiter du temps qui passe,  qui trépasse. On peut ajouter l’émulation entre villes et quartiers, d’avoir le meilleur char du défilé à admirer. La foule est autant, dedans … qu’autour, et  ce, tard dans la nuit, presque au lever du jour. Pierrot, Arlequin  pour figurer  les hommes, Carmen ou Esméralda pour évoquer les femmes et vogue la galère, tous carnavals les vénèrent comme des frères et sœurs dans leur misère, faisant une trêve, en leur labeur quotidien, afin de mieux supporter leur vie de chien. Tout carnaval a souvent eu par le passé, un rôle de soupape, de grande liberté. Aujourd’hui, il manifeste plutôt la fierté de donner  l’intensité à l’inventivité, cela parait « pour de rire », rien que s’amuser, mais cela peut s’avérer utile à la cohésion de la communauté, voire de la société.

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Textuel fragments

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  • Carnaval, carnavalesque, pittoresque, burlesque, canularesque, chevaleresque, et autres mots en « esque », font bon ménage dans un défilé tintamarresque. On est là à s’amuser et même de manière pittoresque. Le carnaval de Tenerife a acquis ses lettres de noblesse. Durant quinze jours, la joie, liberté, l’imagination, s’emparent des rues et habitants de Santa Cruz, dont le point culminant est le défilé de la Reine. Reine d’un jour, pour sûr, mais bien méritée, un grand concours d’élection étant organisé les jours avant, s’ensuit les cortèges de carnavaleros qui en paroles et en chansons, vocifèrent, critiquant tout, même le gouvernement ! Jubilation, désinvolture sont de sortie, dans les costumes, les danses, les musiques qui accompagnent et les masques qui les anonymisent. À l’Ile-Grande, de 600 résidents, nous avons aussi notre carnaval : un jour, 12 chars et 12 groupes, défilent en danses et musiques. Bien plus sage… me dira-t-on, mais c’est l’esprit qui compte, c’est pourquoi, je me sens bien dans ce carnaval aussi ancestral avec personnages qui ont bien traversé l’Histoire : Carmen, Pierrot, Arlequin, Esméralda n’est pas en reste ni Hue … go.

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Illustrations 

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Visuels

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Avons vu la foule de participants déguisés,

carnaval de Tenerife

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ainsi que ce char fleuri en tête du défilé,

en l’honneur de la reine

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et un certain nombre de personnages

en mascottes drolatiques,

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avec la reine locale d’un jour en majesté

parée de tous ses atours.

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Scénario

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Fiction

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Textuels symboliques 

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Carmen 

  • Symbolique de forme : Une nouvelle de Prosper Mérimée, traite de l’amour tragique et de la jalousie amoureuse, mettant en scène les personnages de Carmen et de Don José, dont l’amour passionné pour la belle bohémienne le pousse finalement à la tuer. Figure archétypale de la passion romantique, Carmen incarne en priorité deux valeurs : elle est une grande figure de femme fatale et un symbole de liberté. L’amour, ambigu et dévastateur, qu’elle porte à Don José, l’attache profondément à son amant. Mais au-dessus de l’amour, Carmen place la liberté, celle des nomades, qu’elle défend coûte que coûte. Carmen croit au destin : tout est écrit d’avance, on ne peut lutter ni contre l’amour, ni contre la mort. gallica.bnf.fr/essentiels/merimee/carmen

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Carnaval

  • Symbolique de fond : Le carnaval est type de fête répandu Europe et en Amérique. Il consiste souvent en période où les habitants de la ville sortent déguisés, masqués ou bien maquillés et se retrouvent pour chanter, danser, faire de la musique dans les rues, jeter  des confettis, serpentins, défiler, éventuellement autour d’une parade. Modifié, source : Wikipédia

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Corrélations > Carnaval, fête,  grimage, turpitudes, fée,

  • Liens fond/forme : On aura troqué ses habits de travail pour déguisement de fête carnaval qui ferait de nous presque, animal, tant nous sommes grimés en autre. Cela nous a donné plus de latitude pour échapper à nos habitudes et exhiber toutes nos turpitudes. Une forme, à coup sûr, humaine, pour autant, est-ce une femme … oui, pour autant, est-ce une reine … oui, mais de quoi, de l’ile et du carnaval,  voire qui sait, une fée, ou Esméralda.  À chacun de voir, d’en décider, tant les rimes se mettent à danser et devant nos yeux, émerveillés portés par sa grâce et sa beauté.

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