52 – Le Carnaval de Las Palmas

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Visuel scénario

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52 1

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Un défilé du carnaval, en bleu,

Las palmas.

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52 2

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Défilé du carnaval, en  poissons,

 Las Palmas.

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52 3

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Participant, déguisé, au Carnaval

Las Palmas. 

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Textuel calligramme 

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  • Le sens de la fête est proprement culturel et plus encore, organisationnel. C’est l’occasion de sortir avec des amis, de faire des déguisements pas permis. C’est un défouloir des déceptions annuelles faisant partie des temps forts de nature émotionnelle. Qui dit carnaval, dit bacchanal, où l’on troque le bien pour le mal. Bon enfant, bien encadré, enjoué : enjoué est le carnaval né. Il enfreint l’ordre, berne la maréchaussée, permet de faire un pas de côté, à l’envers : joyeux désordre. Ici tout est permis, en théorie, là, en tous cas, de tout, l’on rit ! De notre marina, on entend les sonos tonnant, à fond, leurs airs de gringos, rien à faire d’autre que d’y participer, hormis de garder les oreilles bouchées. Pas de chars ni de défilés programmés, que cet enterrement final  de la sardine, prenant, sur elle, les maux de cette cité, pour les mettre, pour un an, en sourdine. Ici, un concert avec chanteur populaire, là, un disc-jockey avec l’air patibulaire, des centaines, des milliers de déguisés, mis à part les touristes insuffisamment éméchés. Au matin, des rues jonchées de cadavres de bouteilles et de déguisements usagés : à midi, on aurait dit, de ce lieu, un havre, comme si rien ne s’était réellement passé. Pour le reste de l’année, le carnaval permanent est celui de sirène de la Police si ce n’est ambulances, voire pompiers qui, de jour comme de nuit, vous stressent. Las Palmas fait une concurrence divine à Santa Cruz de Tenerife, sa proche voisine. Les deux s’enchainent, pour la quinzaine, jusqu’à perdre ses repères en fredaines.

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Textuel extension

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  • Nul doute que leur sens de la fête est le ciment, faisant, de ces iliens, un peuple accueillant. On pourrait croire qu’il s’agit d’une attraction touristique mais il faut savoir que, comme à Rio, au Brésil, les chars sont préparés durant une bonne partie de l’année et que l’événement est vécu comme un fête régionale, pour ne pas dire nationale. Des carnavals, il y en a un peu partout, populaires ou élitistes, contestataires ou ordinaires : il y en a même un sur mon ile, en Bretagne nord, à la mi-février pour le mardi gras qui n’a aucune prétention à jouer dans la cour des grands mais attire cependant les foules. C’est pourquoi nous ne sommes en rien dépaysés ici, en dépit de barrières linguistiques, us et coutumes, règles et pratiques. Le carnaval est comme une parenthèse en la vie quotidienne de l’année : il a quelque chose d’enfance, d’insouciance, de désobéissance, d’outrance, tant le déguisement est de grande importance, et que les chars ont tous même thème décliné. Dès lors, il y règne comme une sorte d’égalité, de compétition en vue de se faire remarquer, et s’en donner à cœur joie dans l’anonymat ! Le personnage, le masque, le travestissement, la séduction, le libertinage, sont autorisés, voire encouragés tant qu’il n’y a pas de violence manifeste.   Qui dit carnaval, dit chars et dit fanfares, sans parler défilés, déguisements, boissons. Il y a, dans l’air, une atmosphère de couche-tard certains perdront leur lucidité, entrant déraison. La reine trône sur son char, comme une déesse, entourée de sa suite de princes et de princesses : enfants écarquillent leurs yeux, vu d’aussi beau et l’on ne reconnait plus personne, sous leurs oripeaux. Pierrot le fou côtoie, en rues, Pierrot le sage et Arlequin aura revêtu son habit mosaïque, Carmen et Esméralda dansent en musique, le ciel est bleu sans même un seul nuage.

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Textuels symboliques 

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Visage

  • Symbolique de forme : Le visage est un dévoilement incomplet,  passager de la personne, comme dévoilement : jamais personne n’aura vu directement son propre visage sauf dans un miroir, lors  il n’est donc pas pour soi, mais est bien plutôt  pour l’autre. C’est la partie la plus vivante et la plus sensible, avec cinq sens qu’on présente  aux autres. C’est le moi intime, partiellement  dénudé. Il sera plus révélateur que le reste du corps. Pour comprendre un visage, il vous faut de la patience, de la lenteur, du respect, de l’amour. C’est avilir un visage que l’analyser sans l’aimer. Si le visage n’exprime plus aucun intérieur, il n’est qu’un masque élastique.

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Déguisement

  • Symbolique de fond : Le costume peut être un symbole d’appartenance autant à un peuple, un pays, une confrérie, voire une secte, une religion ou d’autres types de groupes. Il peut autant constituer un déguisement, un costume de scène en costume d’Arlequin qui serait apparu au XVI siècle en Italie, est fait multiples losanges multicolores représentant les facettes d’Arlequin et sa pauvreté, sa naïveté. Modifié, source : wikipedia

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Corrélations > Carnaval, rôle, folie, projection, personnage,

  • Liens fond/forme : Un déguisement est comme second rôle que l’on se choisit, qui ne nous est imposé par personne et encore moins, la société, et qui nous délivre du carcan quotidien dans lequel nous sommes enfermés. S’il n’a plus signification cathartique d’antan, il reste une projection de soi en un visage humain imprécis, auquel  l’on prêterait ses déguisements, afin que le fond puisse rimer avec la forme et que le tout fusionne dans un personnage qui nous semble familier, du moins connu. C’est dans ce jeu du dedans, et du dehors, qu’apparence se fait jour, fantomatique.

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