1045 – Le mot fin et sa réalité en art et en amour (I)

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Une longue lettre de déclaration

de fin d’amour.

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Là, c’est très court et sans ambiguïté :

un peu lâche.

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Et là, ce n’était qu’un jeu, et comme

en tous jeux : adieu !

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Textuels calligramme / extensions

£  +   &   #

  • £ On dit qu’il faut commencer à construire une histoire,  énigme, par la fin pour la rendre crédible et qu’il faut semer des petits cailloux pour revenir, par chemins divers, au début. En art, nul n’arrive à un résultat original en suivant seulement son instinct animal. Il en est de même en amour, vrai bien sûr, pas celui dont on profite au fur et à mesure. Le mot « fin » apparaît ou apparaissait dans les films et les romans en laissant le spectateur ou lecteur sur sa faim. Dans tous les cas, l’histoire n’allait pas plus loin : inutile d’imaginer une suite, une autre fin. Même si, dans une histoire, l’on fait ce que l’on veut, dans la vie réelle, l’on ne fait que ce que l’on peut. Dans la vie réelle, il en va autrement quand il s’agit de liens actuels, de sentiments partagés, d’amours énamourés. Comment mettre fin, de manière normale, presque banale, a une aventure qui a peut-être démarré en trombe mais s’est effilochée et aura fini, avec le temps, par tomber en panne de désir ! Si l’amour n’était qu’un jeu virtuel, une romance de cinéma, il y aurait fatalement une fin prévue, sinon prévisible, voire inattendue. Quand ce n’est pas sa propre histoire, on peut la zapper en tournant la page mais quand ça l’est, les impressions et sensations, les paroles et les gestes, les abandons et les pardons demeurent ancrés dans notre mémoire affective, accompagnés de toutes leurs émotions troublantes et frustrantes. Qu’à cela ne tienne : s’il faut savoir mettre fin à une histoire qui n’a plus d’avenir pour soi-même, faisons-le, consciemment et brutalement, en envoyant par exemple un texto sans ambiguïté et sans appel : « c’est fini entre nous, bye-bye, t’étais un bon coup. » Ca suffit à couper les ponts définitivement au point que celui (celle) qui le reçoit de se demander : « ai-je, ne serait-ce qu’un moment, exister en cet amour déclaré, consommé ».S’il faut à tout prix mettre le mot « fin » à une histoire sans lendemain, l’art et la manière compte autant sinon plus que le fait en lui-même. « On se quitte bons amis » est une manière de se dire que l’aventure continue sous une autre forme, acceptée des deux, ce qui est, entre jeunes, le cas car si la séduction, est, on le dit, un art consommé, la rupture est un plat beaucoup plus délicat à réussir.

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  • + Rien ici

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  • & La fin est toujours le début de quelque chose et parfois, de l’abandon d’un espoir, amour, qui, comme chacun sait, ne dure pas toujours ! Tant qu’on joue sa musique, il nous illusionne, mais si l’on y renonce, plus rien ne le passionne. Tout instrument, creux ou plein, se met en pause, et l’on passe aussitôt, et sans hésiter, à autre chose.

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  • # On applaudit au début de rencontre amoureuse, on applaudit à la fin  d’un concert de musique !  On applaudit à un mariage,  exécution virtuose, et lors amour et musique convolent à merveille. La fin de symphonie se termine en point d’orgue, la fin d’une relation de couple, en plein désordre ! Le début avance  souvent dans un vent de l’espoir, la fin peut vous conduire à l’échec, au désespoir !

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Textuels symboliques et corrélations

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Bombarde

  • Symbolique de forme : La bombarde est un instrument de musique à vent, à anche double de la famille des hautbois, employé dans la musique ancienne et bretonne. Le mot « bombarde » provient du latin bombus, signifiant «bourdonnement» ou encore un « bruit sourd ».  fr.wikipedia.org/wiki/Bombarde

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Musique

  • Symbolique de fond : Dans la tradition chrétienne, Dieu n’est pas lui-même un musicien, mais la musique est le mode privilégié pour célébrer toutes formes de louanges. Ce qui est ici exprimé par la théologie, peut aussi être abordé en termes de psychologie du développement. Les battements du cœur de la mère, s’ils ne sont pas une mélodie, sont certainement rythme. L’élément de base de la musique est imprimé dans l’esprit humain à l’aube de sa conscience perceptive et l’accompagne sans le lâcher à travers tous les stades de sa vie incarnée.   cairn.info/revue-cahiers-jungiens-de-psychanalyse

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Musique> mode majeur/naissance, mineur/mort, point d’orgue 

  • Liens fond/forme : La musique adoucit les mœurs, dit une maxime. Elle accompagne les grands moments de sa vie : mode majeur à la naissance, mineur  à sa mort. Qui sait, s’il n’existe pas à l’instar d’une lumière, une musique céleste  qui extasierait notre âme. Dans la musique, baroque, classique, la fin est ponctuée par ce qu’on appelle un « point d’orgue ».  Aujourd’hui, arrêt souvent inverse, s’étouffant, ou carrément très soudain, brutal,  inattendu. Il existerait des musiques qui semblent n’avoir ni commencement, ni fin, comme perpétuelles, qui finissent par vous envoutez,  faire voyager comme si vous étiez dans un tout autre monde où les repères du temps, espace, ont disparus !

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