250 – L’enfant maure se rit de lui ou moi !

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Visuels scénario

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Les rires et sourires sont communs

 à tous les enfants du même Monde,

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de même que les frayeurs et les peurs,

vite établies, ressenties, puis passées,

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ils se conforment aux «us et coutumes»

des parents puis de leurs communautés.

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Textuel calligramme 

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  •  Les enfants sont presque les mêmes sur les cinq continents : leurs différences proviennent souvent de leurs parents. L’enfant maure sourit, lors je lui tends la main : deviendra-t-il mon ami, mon ennemi, demain ! Cela dépend de son pays, tout autant de lui et moi. L’enfant maure rit encore en pleine innocence, émoi. Il me rappelle celui que j’ai été, lors j’étais encore enfant paysan, tout comme lui, ignorant, ignoré, toujours très curieux, souriant. Quel enfant maure, ou mort, se rit de lui ou se rit de moi : je ne sais mais je crois qu’il est encore  ersatz d’autrefois, stimulant mon imaginaire et que je ferais bien de l’écouter. Il était là, bien planté, les yeux rieurs, le regard porté sur moi, interrogateur. Il devait avoir dans les douze ans nés, n’avait jamais vu, de près, d’étranger ! Il m’imagine vivre en France, parisien, mon langage cultivé n’étant pas le sien : je suis riche, bien habillé, je peux voyager aussi loin que je veux avec mon voilier. Il y a longtemps, j’étais cet enfant, bredouillant, bretonnant, petit paysan. Je voyais débarquer le touriste Parisien, ce pays étrange, pour profiter du mien. Cet enfant rêve d’un ailleurs en curiosités, de métier qu’il n’a pas, qu’il n’ose espérer, né au mauvais moment, au mauvais endroit, comme milliers d’enfants ici-bas. L’enfant maure se rit de lui ou de moi : sourire épanoui, quand je m’adresse à lui, lors je lui propose de faire un tour sur bateau pour que ce jour devienne pour lui souvenir beau.

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Textuel extension

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  • L’enfant renvoie toujours à l’enfance, à sa propre enfance, en différé, en décalé, en interprété. L’enfant que je suis n’est pas l’enfant que j’ai été, n’est pas l’enfant qui m’est présenté. L’enfance ne se vit qu’une fois et elle se poursuit à l’état adulte, en sourdine, en pointillé, sauf si elle a été ratée. Les enfants sont plus proches les uns des autres, quel que soit le pays et la culture, que les adultes qui ont compris et marqué leurs différences dans leurs identités. Le regard de cet enfant qui m’observe  sur mon voilier n’est pas non plus le mien et il a du mal à se projeter sur mon enfance misérable car il me croit avoir toujours été riche, privilégié, nanti, libre de mes mouvements. Or c’est loin d’être le cas mais que je lui dise, il ne me croira pas. Le potentiel d’un enfant pauvre en France est dix fois plus grand qu’au Maroc, cela fait sa différence, non son individualité ! Un enfant reste un enfant et le même sur tous les continents, même si le delta entre enfants riches et pauvres est troublant, il a autant besoin de : soins, nourriture, affection, sécurité, à l’est qu’à l’ouest, au nord, qu’au sud et partout ailleurs. Il est à moitié dans l’imaginaire, à moitié, dans le réel et on ne peut pas lui demander d’avoir une pensée qui soit le plus autonome et universel possible. De là découle naturellement une attention particulière pour lui, graine d’adulte.  Difficile de savoir si un enfant, se rit de vous, ou de lui, quand ce n’est pas les deux à la fois. Il ne porte jugement direct sur vous, attitude, il se contentera de vous observer, interpréter. Il ne vous compare pas, il ne vous envie pas : il vit simplement sa vie d’enfant, insouciant. Cependant, il ne me rappelle pas la mienne : problème sans doute de milieux, d’époques.

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Textuels symboliques 

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Enfant

  • Symbolique de forme : Une part de symbolique de l’enfance peut être systématiquement décrite à l’aide de l’analogie voulant que l’’enfance soit à la vie humaine, ce que l’aube est au jour, le printemps aux saisons, l’âge d’or à l’histoire de l’humanité et la création à l’histoire de notre Univers. Elle n’épuise pas la  symbolique considérée où devraient également intervenir l’analogie voulant que l’âme soit à Dieu ce que l’enfant est à ses parents,  celle voulant que la terre porte ses fruits, semences et récoltes, pierres et métaux, comme une mère, son enfant.     Erudit.org/fr/revuesetudfr/1983

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Parents

  • Symbolique de fond : Une maturité affective permettra de décohabiter, de se passer de ses parents, et de découvrir des sources personnelles d’affections. Etre adulte doit, pour cela, accéder à l’esprit de responsabilité individuel et l’assumer en se projetant sur l’avenir en intégrant les normes, les valeurs, et les interdits et satisfaire à ses obligations. La rencontre avec autrui et capacité à établir des relations en se dégageant d’un égocentrisme en faisant avec et au milieu des autres, devient un facteur de cohésion sociale garant d’une vie en société décente et acceptable pour tous. fr.wikipedia.org/wiki/Adulte

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Corrélations > insouciance, rire, étranger, éducation, société

  • Liens fond/forme : L’enfant maure n’est pas différent des autres : l’insouciance et le rire en sont caractéristiques, les différences tiennent à l’éducation, imitation, du foyer familial en plus de celui contexte social. S’il reste plus ou moins à l’aise avec les étrangers, il n’en est pas moins curieux, avide d’apprendre, pour se confronter à d’autres modèles, réalités.

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