318 – Lever, coucher de soleil en montagne

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Textuels : poème, extensions, fragments

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Textuel poème 

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  • L’hiver, le disque du soleil pointe son nez embrumé au-dessus des pics, des cols, des sommets enneigés. Il éclaire la chaine d’Aravis, en dispensant sa timide clarté. Peu à peu, il impose sa lumière, ouatée, devenant crue, une fois projetée. Il trace son demi-cercle, non zénithal, tout en diagonal, jusqu’à inonder le fond du salon, entrée, chambre à coucher. Son rayon caresse nos joues pour nous réveiller en douceur. Il est temps de chausser nos skis en versant ensoleillé, royal. Le voici, illuminant jusqu’au fond des vallées, vainqueur des ombres de nuit, des nuages noirs et d’épais brouillards. Mes yeux s’éblouissent de réverbérations, mon regard se plisse en fente perçant ses blancs de neiges illuminés. Le soleil contraste fort avec la froidure de l’air en dessous de zéro. Je me déshabille et me rhabille selon l’ombre, l’exposition. A midi, il s’est fixé sur la pointe du Mont Blanc. Là-haut, son versant nord a déjà été la victime de son inclinaison ! Au milieu de l’après-midi, il joue avec les monts et, les cols, il crée des ilots de lumière et des forteresses d’ombres. Plus l’heure passe et plus son faisceau devient sombre. Bientôt, il ne sera plus qu’une tache aplatie sur les sols. Il s’éloigne en descendant vers l’ouest plein de mépris, derrière les collines cachées, il fera déjà presque nuit. Ce soir, du fond des vallées, montent encore des lueurs avant qu’elles ne se transforment en ciels de toutes couleurs. Il n’y aura, ce soir, de rayon vert, ni bleu, qui s’en détache ! En montagne, le soleil ne s’enfonce pas dans des eaux autres que celles de sources, des mares, des lacs ou des ruisseaux. On ne le voit pas de la journée quand, frileux il se cache. Ses jeux d’ombres et de lumières, lueurs et couleurs, je les garde intacts, dans mes yeux, tout en dévalant la pente, tantôt obsurcissante, et tantôt éblouissante, selon lunettes de protection de ce soleil flambeur.

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Textuel extensions

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  • Il est tard, les formes géantes, ramassées, d’un mont, étouffent son paysage devant de notre chalet couleur marron. Des lumières éclairent les villages de sapins de Noel, le soleil se couche sur une belle nuit d’hiver, éternel.   En montagne, au ski, le soleil n’est pas toujours au rendez-vous et pas souvent aussi facétieux, il y a aussi la pluie, la neige, la brume qui vous cache la piste et paysage.  Le soleil ne se lève, ni ne se couche et, pour autant, est-ce un abus, une erreur ou une faute de langage. Apparence tient lieu de réalité en sachant contraire, c’est toute la beauté,  la poésie, de ces événements qui l’emporte sur la vraie réalité, et, pour cela aussi, soleil mérite bien de se lever, comme de se coucher et l’on aura jamais fini de les admirer, de les aimer. Le soleil se lèvera assez tard, se couchera tôt en montagne et non pas qu’il soit fainéant, pas plus qu’il ne soit fatigué mais masqué par les hauteurs qu’il doit franchir, le matin, et par lesquels, il est caché le soir. Des journées assez courtes, où il faut se donner à fond, compensées par des nuits longues, où la fête battra…son plein, parfois jusqu’au petit matin, en somnambules infatigables dont je ne suis, merci : de rien !

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Textuel fragments

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  • Le soleil se lèvera et se couchera plus haut en montagne qu’en mer tant les monts, les arrêtes, les pics, masquent son éclairement zénithal. Pour autant, au travers de ses trouées, il parvient par sa lumière, à tout éblouir, en se reflétant sur la neige blanche immaculée, par ses rayons scintillants et de toute beauté. Les lunettes filtrant les UV sont recommandées, tout comme en mer, pour sa réverbération. Parfois la brume l’empêche d’apparaitre, si ce n’est le voile, comme en un nuage. Comme les jours sont courts en hiver ; le temps pour faire du ski est limité. Voilà qui écourte une grasse matinée ; voilà qui rallonge une belle soirée. L soleil apparait, sur un mont, avant  de disparaitre sur un autre, sa lumière forte, évapore la nuit, et laisse comme son ombre derrière lui.

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Illustrations : visuels, scénario et fiction

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Visuels 

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Le lever de soleil reste spectaculaire

pas ses ombres et couleurs portées,

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jusqu’à ce qu’il inonde de lumière,

une vallée profonde, toute entière,

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s’agira-t-il  vraiment  d’un lever

ou d’un début coucher de soleil!

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puis lorsqu’il se couchera, son reflet

procurera même ambiance feutrée !

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Textuels symboliques et corrélations

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Lampe-tempête

  • Symbolique de forme : Lampe-tempête est à pétrole et transportable, et dont la flamme est protégée du vent. Il existe deux modèles, et améliorés au cours du XX  siècle à recyclage d’air : type ancien, à recirculation d’air chaud, aujourd’hui souvent abandonné, modèle actuel, à recirculation d’air froid et qui s’avèrera nettement plus efficace. Les deux modèles seront à mèche plate, avec un verre plus ou moins bombé. Source : Wikipédia

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Lumière

  • Symbolique de fond : Les frontières demeurent très  indécises entre lumière symbole et lumière métaphore. La lumière est mise en relation avec l’obscurité. La lumière succède aux ténèbres. Si la lumière solaire meurt chaque soir, elle renaît chaque matin, assimilant  le destin de l’homme à sa pérennité et sa puissance. Les psychologues, analystes, ont observé qu’à l’ascension, sont liées images lumineuses, accompagnées d’un sentiment d’euphorie, tandis qu’à la descente, images sombres, à davantage de sentiments de crainte.

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Couleurs >

  • Liens fond/forme : Entre le lever et le coucher du soleil, la lampe-tempête ne vous sert à rien ! Même entre chien et loup, comme on dit, la luminosité reste suffisante pour guider vos pas et vous faire profiter des couleurs d’un soleil moribond qui se couche vite, et se lève, parfois tard, entre  les monts : il est déjà ou encore là, mais caché. L’on ne voit que son reflet, flouté.

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