1176 – Lors vie est souffrance ; mort, délivrance

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On imagine une vie de souffrance : quoi d’autre, mort, pour délivrance. Ne pas souffrir est minimum humain considéré point de vue du médecin.  Au moins il ne souffre plus, il est apaisé disent les familiers à l’enterrement. Sans espoir de guérir est souffrance : allonger la vie est-elle une délivrance !

 

J’ai eu l’idée que la vie est souffrance et que la mort sera ma seule délivrance, toute la vie durant, inquiet de l’existence, j’attends ce moment, le redoute, en silence. Quand on nait à la vie, on écope de la mort, est-ce que mes parents ont eu raison, ou tort, de me l’infliger comme bombe à retardement, se sont-ils eux-mêmes posé la question, enfant ! Etant privé d’immortalité, l’homme devient savant, sur ce qu’il n’est pas et espère devenir, étonnamment il lui faut une foi, une religion, au moins une croyance, pour ne pas s’avouer qu’il est sur la terre, en pénitence. Le vrai drame de l’homme, c’est qu’il sait bien d’avance qu’il est déjà mort, qu’il ne fera que passer son existence, à chercher d’autres issues, qui lui échappent, par essence, mais c’est aussi sa force et il a du temps avant l’échéance. Pour se construire un monde à lui, qui le remplit, le ravit, pour découvrir autres rameurs qui rament autant que lui, qui apportent leur contribution réelle à toute l’humanité bien qu’obscurs et sans gloires, par leurs générosités. La vie serait délivrance, la mort serait souffrance autant que l’inverse, paradoxe, coexistence, tant que je vis, je suis présent au monde et, réciproquement, une fois en onde, je ne parle, agis par aucun moyen. Ma vie n’aurait donc d’autre fin que celle que je me suis donné : le reste, je peux ou non l’espérer ou me raconter bien des histoires bien vaines pour me sortir du noir. Que je meurs demain, vive longtemps, j’accomplis ma vie, lègue aux enfants, mes biens présents et souvenirs à venir. S’ils profitent d’un premier un moment, ils m’oublieront sûr au bout d’un temps, rien d’autre qu’une loi du genre connu : avant je n’étais rien, alors après non plus, ça ne m’empêche pas entre temps d’advenir. Advenir à moi-même, à force de me construire, j’aurais pu être quelqu’un d’autre que chercheur né : ce qui compte, avant tout, c’est d’être, et non d’avoir été !  

 

& Que quelqu’un qui souffre le martyr et en permanence, ne puisse plus penser  qu’à mettre fin à son existence, on peut comprendre, sans pour autant l’euthanasier ! Là où médicaments n’agissent plus et ne soulage plus sa vie n’a plus aucune saveur, ni aucune importance ! Comme dit le fou qui se taperait la tête contre le mur : je le fais souvent parce ça fait du bien quand ça s’arrête.

 

 

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Lors vie est souffrance,

 

 

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La mort est une délivrance

 

 

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mais pour quelle espérance ? 

 

 &

Que quelqu’un qui souffre le martyr, en permanence,

Ne puisse plus penser qu’à mettre fin à son existence,

On peut comprendre, sans pour autant l’euthanasier !

Là où médicaments n’agissent plus et ne soulage plus

Sa vie n’a plus aucune saveur ni aucune importance !

Comme dit un fou qui se taperait la tête contre le mur,

Je fais souvent parce ça fait du bien quand ça s’arrête.