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Textuels : poème, extensions, fragments
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Textuel poème
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- Certes, je ne peux pas tout faire, ni même savoir tout faire, ni faire ce que je veux : je fais ce que je peux. Ma vie aurait pu être différente, divergente, avoir pris d’autres voies tant le choix devient infini, du moins au début de sa vie, car, peu à peu, il se rétrécit jusqu’à devenir peau de chagrin. Je suis, je vois, j’entends, je goute jusqu’à toucher : tout ce que je sens, je ressens, nourrit mon cerveau, et me stimule assez pour me donner des pensées, et, j’imagine un possible en forgeant un nouveau projet qui me convient, me réalise, me grandit. Et, grandir, dans sa tête est loin d’être vain mot, car ce qui est dit est fait : ce qui est fait, est dit : ce qu’il en reste n’est que plus vrai, plus beau. L’émotion qui l’accompagne est ce qui motive : la vie n’est faite que de séries de projets, en définitive. La mort n’en fait pas partie : accident de parcours, fin d’énergie pour poursuivre loin et loin encore : qu’est-ce que cent ans. Une seconde dans l’éternité du vaste monde me paraitra devenir un infini, d’être ivre et d’halluciner vie parallèle et féconde, où le temps, l’espace et le mouvement n’ont plus de prise, n’ont plus d’emprise sur ma vie condamnée à n’être que ce qu’elle est, mais, qu’y puis-je, à part m’en contenter, ou attendre un prodige. La vie est ce que j’en fais sans retour en arrière possible et ma mort aussi à cette différence près qu’elle est un arrêt, sans projection vers l’avant. Dès lors, ma vraie vie ne tient que dans l’instant présent, qui contient, tout entier, et, en vrai, mon esprit d’illusion autant que mon corps de poussière.
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Textuel extensions
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- Ma vie ne sera rien que ce que j’en fais ! Pas très optimiste ni enchanteur ! Point, c’est tout le contraire : une fois la mort bravée et regardée en face, on l’a quelque part vaincu et laissé de côté et le seul souci restant est vivre et à fond et tous les instants autant le jour par des projets des plus émouvants que la nuit par les rêves des plus poignants. La vie des uns n’est pas celle des autres : certains brillent et d’autres s’étiolent ; certains transforment, d’autres bricolent. Mais heureusement que nous sommes différents car tous semblables et à faire les mêmes choses : quel ennui ! Il n’y a guère que les passionnés qui ne s’ennuient pas. L’ennui, c’est qu’il n’y a guère de passionnés, en tous cas pas assez ! Si l’on a la chance d’en faire partie, c’est gagné. Ma vie n’est autre que ce que j’en sais, ma vie n’est autre que ce que j’en fais, or vie n’est autre que ce que j’y mets ! Ces trois assertions, en vrai on les admet. Petite ou grands, plus ou moins bien faite : on voit que ce qui compte, est la proportion, c’est-à-dire l’équilibre entre soi et la nature ! Qu’est-ce que la vie, une fois presque finie, à soixante-dix ans, si je regarde en arrière : un laps de temps où il s’est passé des choses que j’ai aimé, que j’ai regretté, que j’ai raté. Sa vie, on en ferait le bilan tous les dix ans, un anniversaire chasse l’autre, les dizaines marquent parfois un tournant, croisement : on se dit, c’est une chance jusqu’à centaine. Alors qu’il me reste encore un peu de temps, que sera ma vie, dans vingt ans, c’est loin et en même temps, c’est peu, déclinant : peur de me morfondre en mon coin.
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Textuel fragments
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- Ma vie est ce que j’en fais ! Logiquement, si je ne fais rien, ma vie, en conséquence sera rien ! Voilà un raisonnement qui se tient. On en fait toujours quelque chose, avec l’aide de la parenté ou de la société, la vie n’est ni noire, ni blanche, elle est en couleurs si on se met à sa hauteur. On peut aussi se mettre sur un piédestal, mais pour cela, il faut se donner bien du mal. Si les accidents de la vie, vous couperont l’échelle, l’on ne pourra plus assurer sa situation actuelle. On voit maçon au pied du mur, construisant un piédestal pour autrui, mais pas pour lui : il faut quelqu’un qui aura pris de la hauteur qu’il méritera après sa mort et qu’il conservera. Un piédestal, si petit ou si grand, soit-il, ne représenterait jamais ce que je fais : cartésien, je pense, et donc je suis mais toute folie évoquera autant son absence.
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Illustrations : visuels, scénario et fiction
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Visuels
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Une petite vie, sans un grand rêve,
mais satisfaisante… quand même,
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vaut mieux que de tenter un grand rêve
qui ne se réalise pas ou sera décevant,
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il faut trouver meilleur équilibre possible
comme entre soi, les autres et la nature :
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vignoble et vigneron finissent par se trouver :
du serment au sarment ou … réciproquement.
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Textuels symboliques
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Piédestal
Symbolique de forme : Piédestal (n.m.) 1. Support assez élevé sur lequel on place un objet décoratif. 2. Support sur lequel repose une
sculpture, une colonne, etc. 3. Mettre quelqu’un sur piédestal, lui vouer admiration. Tomber de son piédestal : perdre tout prestige. Base, gaine, piédouche, plinthe, socle, support, soubassement.
dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/PIEDESTAL/fr
Cartésien
Symbolique de fond : Dans le langage courant, «être cartésien », c’est être logique, rigoureux, ne croire qu’en ce qui est rationnel. mais comment se fait-il alors que Descartes, un des grands représentants du rationalisme, envisage des choses aussi folles que le fait qu’il ne soit peut-être pas assis auprès du feu qu’il voit à côté de lui ? Que 2 et 2 aurait pu ne pas faire 4 ? Que l’on peut démontrer que Dieu existe ? Que nous n’avons peut-être pas réellement de corps ? philosophia.fr/a-propos-du-je-pense-donc-je-suis-cartesien
Sens de vie > piédestal, hauteur, mérite, Rodin, penseur
Liens fond/forme : On voit bien le maçon au pied du mur, construisant un piédestal, pour autrui ; ce dernier, quoiqu’il arrive, ne serait pas pour lui. Il faut quelqu’un qui ait pris de la hauteur, et qui mérite, après sa mort, qu’il la conserve ! Ça ne peut être qu’un grand homme, même s’il est petit physiquement. L’histoire est semée de petits et grands dictateurs. Rodin aurait rompu cette tradition avec son « penseur » car ça peut bien être n’importe qui, penché sur une question : quant à savoir laquelle… !
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