838 – Mon âge ne serait-il que suites d’illusions !

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Visuels scénario

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J’ai eu cette illusion d’avoir passé

 une belle enfance et à bonne école,

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j’ai même cette illusion d’être marié,

d’être en train d’élever enfants,

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un jour, j’aurai l’illusion de devenir

un vieux sage, sinon vieux singe.

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Textuel calligramme

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  • En principe, on dispose de toute une vie pour, d’un animal, devenir un humain et qui sait, peut-être, sage, voire divin. La route est longue, escarpée, certains décollent à peine d’animalité. L’âge aidant, on prend de la hauteur, du recul, le fil de vie se déroule plus raisonnablement. L’âge mûr, dit-on, mûr par rapport à quoi lors on voit les bêtises qu’on fait à tout âge. Quant à perdre nos illusions, faut encore en avoir et savoir les renouveler encore, pour entretenir l’espoir de devenir quelqu’un sinon divin, au moins, bien plus humain. Et c’est là que l’on diverge ou converge en confondant le profane et le sacré, avec fatalité. A cinq ans, j’ai eu l’illusion d’être un ange, mais la vilaine cruauté de mon égo me démangeait : de vouloir tuer le père était un complexe qui me dérangeait ! Que voulez-vous, dès cet âge, la vie n’est pas toujours comme un dimanche. A douze ans, j’ai eu l’illusion d’être un homme qui réfléchissait comme une grande personne ! De temps en temps, mes propos tombaient à côté et quelqu’un entonnait : «Tu parleras quand tu seras grand, bonhomme !» A vingt ans, j’ai eu l’illusion d’être un étudiant apprenant un métier afin de gagner ma vie et de l’argent. J’ai poursuivi mes études, longtemps, jusqu’à en devenir doctorant, , de bien peu de choses, finalement, soit dit en passant. A quarante ans, j’ai eu l’illusion d’être mûr, avec mes quatre enfants, j’étais devenu un père averti, aguerri, c’est sûr, car pour les nourrir, il me fallait travailler de plus en plus dur : je n’avais plus d’instants à moi, tout pour ma progéniture. A soixante ans, j’ai l’illusion d’être un sage et je me dis que c’est bon de prendre de l’âge. Et voilà que je me retrouve tout seul, dans ma maison, sans la moindre possibilité de partage, allant jusqu’à errer sans but, la tête dans les nuages. A quatre-vingt ans, quelle autre illusion me guettera de nouveau : les aurai-je toutes perdues, définitivement, à ce moment-là ! L’esprit peut-il se régénérer et à l’infini, je ne le pense pas : ma vie, voire ma survie, les alimentera jusqu’au dernier trépas.

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Textuel extension

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  • C’est à croire qu’il est aussi  illusoire d’avoir ou pas, des illusions,  pour échapper à tout désespoir,  mais il faudra bien les choisir ou subir, bonjour les unes , autres, bonsoir.  Évidemment tout ceci n’est qu’une illusion : Descartes, sous l’emprise de la raison ; pour Platon, sous l’emprise de notre passion. Comment croire que notre destin est  un devenir divin alors qu’il est si difficile de  simplement déjà de rester humain !  Il est vrai que les illusions des enfants ne sont pas ceux des vieux. Il semblerait que quand on en perd, on les remplace par d’autres. Le réel ne serait peut-être lui-même qu’une illusion, selon Platon, tout comme le bien et le mal : comment les distinguer du «bon» ! Si jeunesse savait et vieillesse pouvait comme dit, si bien, le dicton ! L’on a beaucoup écrit, l’on a beaucoup décrit, l’illusion : certains pensent que c’est un faux problème face à réalité. Des philosophes restent partagés sur la notion d’existence : «Je doute, donc je suis» ou bien «je doute, donc je ne suis».  On peut vivre dans l’illusion quand on vit par procuration : son identité ne serait que le reflet, ou l’ombre, d’un  héros. L’âge, importe peu, expérience, espérance n’apportent rien, d’autres se contentent d’être dans la norme, sans illusions ! Notre expérience, parlons-en, elle nous sert ou nous dessert : si j’ai bénéficié d’enfance heureuse, j’aurais vie une de même, en cas contraire, manque de confiance, manque d’espérance, je penserai que tout ce que je sais, je fais, ne sera qu’illusion.

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Textuels symboliques 

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Illusion

  • Symbolique de forme : Nous percevons des illusions, des réalités, mais non le Réel  car notre conscience  remplace l’illusion toute extérieure en la transformant en illusion intérieure. Ce mouvement de représentation fait  que notre appareil  perceptif est incapable de percevoir le Réel, ne perçoit seulement que la réalité. Le serpent est symbole de l’illusion, il se met à bouger, en mouvement, rien que par le pouvoir de la pensée. C’est l’activité de l’esprit qui forme, qui figure l’illusion par son propre  mouvement : l’illusion est mouvement, le mouvement crée l’illusion !

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Van Gogh

  • Symbolique de fond : Pourquoi se peindre soi-même ? Question qu’il est intéressant d’analyser, notamment dans le cadre d’œuvre impressionniste. Van Gogh est loin d’être le seul à s’être observé pour se peindre, Rembrandt, ou encore Goya, se sont exercés à cet art. Pour Van Gogh, l’autoportrait prend  une valeur supérieure à celle d’un simple exercice de style : on touche en effet à ce qui semble être un voyage particulier au cœur de soi-même, une introspection qui oscille entre une vision symbolique et psychologique de soi. mpressionnismeetvoyage.wordpress.com/2015/04/25/ van-gogh ou-les-profondeurs-psychologiques-du-portrait/

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Corrélations > choix qu’on a décidé,  2 branches, bifurcation

  • Liens fond/forme : Une forme droite qui finit en courbe pour choix apparemment équivalents à part les couleurs. La rime, bien que contrainte, nous donnerait l’illusion d’un choix que l’on aurait décidé. Bien souvent, il n’en est rien dans la réalité, le face à face avec nos choix : programmé, un choix a deux branches ou bifurcation fait partie des plus simples qui soit !

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