879 – Nous ne manquons pas de mots : des bons !

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Visuels scénario

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Il faut nous méfier de tout, surtout

des mots que l’on emploie souvent,

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pouvant avoir un énorme pouvoir

tout autant en bien que en mal,

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sans même qu’on s’en rende compte,

ou sans mauvaise intention.

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Textuel calligramme

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  • Des mots dans le dictionnaire : y en a vingt mille, ordinaires ! On n’en utilise guère que trois mille et pas toujours le bon qu’il faut. Ecrivez-moi en mots simples  mais utilisez les bons mots : une quadrature du cercle, pour nombre de matières, telles que médecine, droit, qui ont leur propre univers. J’ai cru bien vous comprendre et vos mots sont dans le dictionnaire mais voilà que tout est de travers : j’ai dû confondre bon nombre de mots.  Nous ne manquons pas de mots, nous manquons juste des bons ; nous ne sommes pas des idiots, nous sommes juste des cons ; nous ne sommes pas familiers du mot-à-mot car nombre d’entre eux, hors contexte, se révèleraient abscons. Bien que j’écrive avec mes mains, ce qu’il en ressort est  comme des pieds-beaux : chaque mot a bien plusieurs sens. De même, si un sens bénéficie de plusieurs mots : entre vrai, faux, contre et non-sens, je ne donne pas cher de sa peau ! Un non-lieu est un fâcheux contretemps par manque de preuves qui laisse une affaire en suspens ! Le vocabulaire juridique nous demeure à tous des plus hermétiques : ce n’est pas la question du mot, mais de quel sens il se prévaut. Je peine à croire ce que j’entends et si on me réplique : compris de travers. De face, de dos, de profil, d’accord, mais de travers, ce serait perdre le nord. Et si l’on me dit «la porte», je la prends. Est-ce pour sortir ou pour la refermer ! Le mot « porte » s’importe ou s’exporte, en fonction de son contexte et de sa portabilité ailleurs. Tout ce que ce mot m’apporte est une entrée servant de sortie. Ce ne sont jamais les mots qui pèchent : c’est le poisson qui fait le pécheur bien que le poisson n’ait jamais demandé à être péché.

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Textuel extension

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  • Je ne suis pas certain de les avoir trouvés pour vous dire, de façon claire et précise, ce qui m’a trotté dans la tête en les écrivant. C’est un comble tout de même que de douter de ses propres mots que l’on emploie tous les jours sans piper. Pour être sûr de bien comprendre ce que l’on nous dit, on devrait le répéter mot pour mot et prendre chaque mot comme étant le sien, avec la même signification dans son dictionnaire personnel. Difficile alors de bien communiquer.  Toutes les théories du langage vous disent qu’il y a la lettre et qu’il y a l’esprit ; c’est une métaphore de l’humain qui a un corps et une âme, un corps dicible, une âme indicible !  Un écrivain est quelqu’un qui cherche ses mots pour raconter ce qui lui vient à l’esprit, cœur : arrive qu’il s’en approche sans jamais trouver, cherchant perfection,  enrage en insatisfaction. Les mots des uns… n’étant  pas ceux des autres. Comment choisir des mots qui parleront à tous, tout en respectant fond et forme de ses pensées. «Tout ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement» dixit Boileau, d’accord, mais chèrement souvent ! Attention «un bon mot» et «le bon mot» diffèrent quelque peu dans la sémantique : un « bon mot » est un mot d’esprit, d’humour ; le « bon mot » est le mot exact, le mot qui convient… le mot qu’il faut ! Le «mot à mot» ne convient pas : la phrase  n’est pas successions de mots  qui s’enfilent. De même, changer un mot par un synonyme, peut altérer le sens de la phrase selon les contextes.  Et puis il y a les mots «valise», «passe partout» qu’on emploie tout le temps, à défaut, c’est fou ! Et puis il y a : la prosodie, l’intonation, l’intention, sans parler de la syntaxe, qui prêtent à confusions !

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Textuel épilogue

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  • Les bons mots font les bonnes histoires, ils sont de ceux qui nous portent à croire comme s’ils étaient justes… bien notoires, déjà avalisés par mots en notre mémoire.  Voilà bien tout un programme et un art de la rhétorique qui emporte l’adhésion parfois basée sur la raison ou l’émotion et qui ne laisse personne, seul, à l’écart. Et puis l’on ne parle pas comme on écrit, on vous dit : vous parlez comme un livre, de la même façon qu’on ne lira pas pareil si on le fait avec les yeux ou à voix haute. Nous ne manquons pas de mots : des bons, et ce ne sont pas les mêmes selon auditoire, les conférenciers connus, doués, accessibles qui vulgarisent tout sans trahir leur langage. Que dire de plus sinon qu’en choix des mots,  un bon dico pourra aider, faut tout de même connaitre ses lecteurs et si on n’en pas encore, c‘est un peu la planche à l’eau : quelle surnage !

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Textuels symboliques 

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Livre

  • Symbolique de forme : Un livre est un document écrit formant unité et conçu comme tel, composé de pages reliées les unes aux autres, un support de l’écriture permettant la diffusion et la conservation e textes, images, de natures très variées. Œuvre de l’esprit, conçue par un auteur, le livre sert d’interface avec un lecteur. Objet culturel, lié à l’histoire humaine, il permet de transmettre du sens selon une forme matérielle, particulière, au-delà de l’espace et du temps. Pour le lecteur, c’est une extension de la mémoire, l’imagination.   Modifié, source : Wikipédia

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Écriture

  • Symbolique de fond : L’écriture révèle le plus profond et le plus secret  de sa personne. Tous les signes, toutes les traces, toutes les lignes, rythmes,  formes et mise en pages, parlent comme le style et la signature de reconnaissance. Au geste d’écrire correspond l’intériorité. L’écriture est révélatrice de chacun et cela est d’autant plus vrai, d’autant plus visible, d’autant  plus fort quand on écrit une lettre à la main à quelqu’un sur papier blanc vierge.

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Corrélations > succession de mots écrits, lus de manière linéaire

  • Liens fond/forme : Un livre est un assemblage, une succession de mots écrits et lus de manière linéaire, de gauche à droite et, parfois, l’inverse ! Les mots ont un sens et une utilité. Le plus petit, 2 caractères jusqu’à 24, avec… anticonstitutionnellement, comme plus long. Un empilement d’objets et pourquoi pas livres. Ça rime un peu, beaucoup avec des mots ivres, des lexiques qui  s’accordent à ma sémantique tant et si bien si la forme n’épouse pas le fond,  du moins elle l’évoque, et cela me suffit bien !

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