939 – On ne peut pas vivre sans sommeil

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Textuels : poème, extensions, fragments

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Textuel poème 

  •  Le sommeil est moment où on recharge ses batteries, la nuit, et y compris le jour, par sieste. Il n’y a que sommeil paradoxal qui sera utile : un quart d’heure par deux heures : et le reste ! Sans doute, comme en l’amour, de préliminaires, tant décharges de nos rêves nous orgasment ! On ne peut vivre sans sommeil : il nous est indispensable pour récupérer notre énergie vitale. On ne peut vivre sans rêves même si, au matin, on les oublie. Si l’on peut vivre sans un réveil, l’essentiel de la journée est son plein éveil. Le sommeil nous sert à récupérer, restaurer notre force de travail et est essentiel à nôtre santé et bien-être, sinon, notre éveil nous fera faux bond en plein milieu de nos journées. Mais le sommeil n’est pas pour autant l’inaction : il s’en passe des choses dans ce cas-là : un rêve par ci, un cauchemar par-là, chacun règle son problème à sa façon. Le rêve apparaît en sommeil paradoxal comme une phase de décharge normale : il évacue les peurs, les angoisses et désirs, comme si l’on poussait de profonds soupirs ! Quand le réveil nous sonne, il résonne en nous un autre monde où l’on s’est projeté comme absent de tous décors, voire de toute réalité du moment : on débarque comme d’un voyage aux antipodes qui nous désarçonne. Le sommeil n’est pas l’envers de notre réalité quotidienne, existentielle mais complément indispensable nous permettant de vivre, fantasmatiquement, d’autres altérités potentielles. Si on le perd, si on le détraque, si on le casse, il se vengera de suite et l’insomnie chaque nuit nous guettera.  Le sommeil ne nous repose en fait qu’en sa dernière phase, appelée  paradoxale. Il n’a rien de superflu : il trie, classe, hiérarchise nos idées sinon leur que souvenir serait effacé. Sans sommeil, pas de trêve lors d’une journée chargée ; sans éveil, pas de rêve, pour l’accompagner jusqu’à la prochaine nuit où l’on pense à tout ce qu’on espère ou s’en suit.

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Textuels extensions

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  • Un point sur un i, un point détaché, un point fermé comme un enfant endormi, l’air ravi, un point qui nous réveillera ici comme content de vivre après une bonne nuit dans son lit. On ne peut vivre sans sommeil parce que le corps le réclame, le cerveau le clame temps de réorganisation et de compilation de tous les événements de la journée passée ! Bailler ne signifie pas  qu’il est l’heure de dormir, ou, trop tôt, pour se réveiller : s’il est vrai que ce réflexe archaïque  reste associé à notre état de vigilance, il prédira plutôt un changement d‘activité ou peut-être un début d’appétit, début d’hypoglycémie ! Il y en a qui dorment dix heures par jour, d’autres qui n’ont besoin que de cinq heures : nous ne sommes pas égaux en cela, non plus, mais beaucoup d’heures ne sont que de surplus. La seule phase qui compte, qui repose vraiment, est celle que l’on appelle paradoxale : sur huit heures de sommeil, elle en représente deux.  Le dormeur plonge dans un état où son cerveau est insensible aux stimulations extérieures, c’est le plus court, le plus réparateur pour l’organisme. Et cela ne fonctionne que si l’on se couche tôt : chaque nuit, quatre à cinq cycles de sommeil de 90 minutes, en moyenne, sont effectués : les plus réparateurs sont avant minuit.

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Textuel fragments

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  • Quand on baille aux corneilles, on prétendra  qu’on a sommeil, mais aussi quand l’on s’ennuie,  parfois  aussi  quand on a faim. L’état  de  somnolence déclenche bâillement, on bâille parfois le soir avant de s’endormir, matin au réveil, la journée avant  ou après  une sieste. Si l’on baillera, souvent, sans raison, ce ne serait pas  aura d’une épilepsie. Si on peut, en cas d’impossibilité de  s’endormir, retarder  ou  différer naturellement, voire  à  l’aide de café, son sommeil : sûr qu’au fil  des heures, créant dette accumulée : de lutter contre ne suffit, devient dangereux pour sa santé. L’évocation  d’une   amphore  couchée pour  le  sommeil, tiendrait, surtout, à sa  bouche toute ronde, ventre affaissé, tant comme on dit, elle ne tiendra pas debout toute seule, sans parler qu’elle semble dormir sur les deux oreilles ! Pour finir, peut-être, mais qui le sait, pour  l’essentiel, en dehors  du repos des muscles  et  des  autres organes, le cerveau en profiterait pour faire le ménage  de la journée, parfois : surcroit de stress, d’infos conduit au burn-out s’il ne le fait plus.

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Illustrations : visuels, scénario et fiction

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Visuels 

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939 1

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Bébé dort de dix-sept à vingt heures

par jour comme chat, presque.

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Un tel smiley en dira long sur son

état de fatigue : et pas de réponse !

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Bailler ne veut pas dire qu’on est en

manque de sommeil : rien à voir.

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Épuisé  par un manque de sommeil,

je dormirai à moitié toute la journée.

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Textuels symboliques

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Amphore

  • Symbolique de forme : Ô toi, née avec moi sous le consulat de Manlius, grosse de lamentations ou bien de plaisanteries, de dispute et de fol amour ou, pieuse amphore, d’un sommeil propice, tu soumets, à une douce torture, les esprits normalement insensibles., tu dévoiles, des sages, les soucis et le secret de la pensée, dans les jeux de Lyæus.  Horace, fonsbandusiae.fr

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Bouche

  • Symbolique de fond : La bouche est ouverture par où passent le souffle, la parole, la nourriture, symbole de la puissance très créatrice et de  l’insufflation de l’âme. Elle  est représentée dans l’iconographie universelle, par la gueule du monstre, les lèvres de l’ange ; porte de l’enfer, du paradis.  Loi du secret pour fermeture de la bouche. La bouche et le feu sont souvent associés (Langue de feu, dragons, lyre d’Apollon) Symbole des contraires : mensonge et vérité.

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Sommeil > récipient, événement, secret, transformation, vie

  • Liens fond/forme  : Le sommeil est comparable à une amphore, à n’importe quel, pot, vase, récipient, fermé. Il capte l’agitation, événement de la journée, et les met de côté, au secret : transformation. S’il n’y avait ce processus de repos, en dehors, de la vie diurne, la vie serait insoutenable. Tout ce que l’on fait, voire tout ce que l’on sait, se percuterait en  un cerveau qui exploserait. Temps fort, temps mort, est rythme de vie.

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