1195 – Pour bien apprécier la vie, faut regarder

<<  Poème et calligramme

.

Textuels : poème, extensions, fragments

.

Textuel poème

.

Textuel poème

.

  • Regarder d’accord, mais regarder quoi ! L’on ne peut passer sa vie aux abois, faire l’autruche ou langue de bois, la mort nous attend, au tournant.  Avoir pleine conscience de ce qu’est la vie, chance qu’on a pour en profiter pleinement, la fin étant une bombe à retardement. La mort nous guette, nous voit : raison de plus pour lui faire face, ne pas la voir en ennemi cynique : inéluctable, certes, mais pas responsable ni coupable. Si l’on veut apprécier la vie, il faut regarder la mort en face, affronter la mort est croire en la vie, qu’elle nous laisse ou non en traces. Si les jeunes disent qu’elle est loin d’eux, les vieux disent qu’elle est bien près, loin ou près, elle est toujours là, prête à sévir, sans procès. La mort est l’achèvement de la vie, un empêchement de poursuivre au-delà de ce que, corps, esprit, nous aident, pour la vie, à vivre sinon survivre. Point de suture, point de rupture, point de jointure ou de déconfiture : on peut la manquer, l’éviter, la retarder ! Tant que la vie demeure, on ne meurt car être vivant est d’avoir la pleine conscience de soi et de ses capacités et potentialités à capter, scanner, à traiter, à remodeler toutes images en impressions du monde ! Nous en ferons ou non des bouquets de confiance qui parfumeront notre errance vagabonde dans ce qu’il y a de meilleur, et à foison, parmi les plaisirs sains, intenses et bons qui jalonnent une existence dès enfance jusqu’à cet aube de cette métamorphose qui nous recycle, en une nouvelle stance, comme Sisyphe allant de pics en fosses. Pour sûr, il est absurde qu’il n’y ait rien après la vie mais qui vous le dit, qui vous l’a prédit : la vie, en nous, morte, change peut-être simplement de dimension, de lieu, de temps, d’équipage ou que sais-je encore qu’on ne peut même pas imaginer en vivant sur Terre. La vie, tout comme l’amour, ne meurt jamais, ce n’est qu’une apparence, un message transmis à la génération suivante désormais pour les prévenir de ce qui les attend afin qu’ils restent modestes dans leur temps. Regarder la mort en face est bénéfique, pour ne plus l’avoir sur le dos, cynique.

.

Textuel extensions

..

  • C’est plus facile à dire et à faire, vieux que jeune, c’est sûr mais c’est ennuyeux de la fuir, tout en la désirant, en suicide, de croire en l’éternité ou d’être déicide.  La mort ne cherche pas à nous effrayer, elle n’a pas d’intention morbide à notre égard : elle est, elle survient, elle passe, c’est tout, et rien d’autre, voici, voilà ! On donne un visage à la mort en la rendant anthropomorphique et on essaie de comprendre la mort en la rendant métaphorique. C’est un débat de dialectique sur lequel bute l’essai philosophique, bien qu’il ait été résolu par la résurrection en l’Eglise catholique. Que dire de plus : la mort a comme tout, un côté positif et négatif.  Si on ne comprend pas la mort, on ne comprend non plus la vie, son for intérieur, non du dehors, celle d’autres, celle que l’on subit. Apprécier la vie jusqu’au dernier moment est lui sourire, en merci, l’échéance, brève, temps compté mais suffisant existence réussie. Les uns diront n’avoir pas le temps, en tous cas, remettre à plus tard, les autres : qu’il faudra rester lucide : mort rodant sans cesse à vos côtés. Je pense que : tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir non pas d’y échapper  mais de l’apprivoiser comme l’ennemi contre lequel il est impossible de gagner !

.

Textuel fragments

.

  • Si on ne comprend pas la mort, on ne comprend non plus la vie, son for intérieur, non du dehors, celle d’autres, celle que l’on subit. La principale préoccupation des riches est de retarder, au maximum, leur mort : certains iront, même, jusqu’à se cryogèner,  de leur vivant, pour pouvoir revivre plus tard. Dans le temps qui nous est imparti, on peut s’organiser pour tirer le maximum de sa vie : si on la passe à, toujours, craindre de mourir c’est autant de temps de vie, d’énergie perdu. Le suicide ressemble, souvent, à un acte manqué,  au deux sens du terme : physique et psychique. Un appel au secours, en peur de ne pas se rater, fuite soudaine, faux dosage, sauvetage : néant ! Pour bien apprécier la vie, faut regarder la mort  bien en face, sans pour autant s’en faire une amie/ vendre son âme au diable comme Faust de Goethe, c’est  la perdre, à coup sûr, ce n’est pas la bonne solution ! Se dire que sa vraie vie commencera après la mort, comme on professe, maintien, en maintes religions, ne sera pas davantage salvateur pour l’apprivoiser : il faut juste se dire que c’est la fin et adieu, merci ! En tant que  symbole,  la mort  demeure  l’aspect périssable, destructible d’existence révélation, toutes les initiations traversent une phase  de mort avant l’accès à vie nouvelle : elle reste la mère de nos jours, comme la fille de nos nuits, sœur de nos sommeils.

.

Illustrations : visuels, scénario et fiction

.

Visuels

.

1195 3

.

Pour bien apprécier la vie, il faut

regarder  la mort  bien en face,

.

1195 1

.

combien d’entre nous l’osent

sans détourner le regard, horrifié,

.

1195 2

.

la mort ayant deux visages :

l’un de souffrance, l’autre délivrance.

.

.

regarder la mort en face est lucidité,

en faire déni total, imbécilité !

.

.

Textuels symboliques

.

Mort

Symbolique de forme : Lors notre mort désigne la fin absolue d’une chose positive : un être humain, un animal, une plante, une amitié, une alliance, la paix, une époque. On ne parle de la mort d’une tempête mais de la mort d’un beau jour. En tant que symbole, la mort est l’aspect périssable et destructible de l’existence, en révélation, toutes les initiations traversent une phase de mort avant d’ouvrir l’accès à une vie toute nouvelle. Elle est fille de la nuit et sœur du sommeil.

 

Suicide

Symbolique de fond : « Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou, ne vaut pas, la peine  d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie ». Citation d’Albert CAMUS : «Si je me tue, ce ne sera pas pour me détruire, mais pour me reconstituer, le suicide ne sera pour moi qu’un moyen de me reconquérir violemment, donc de faire brutalement irruption dans mon être, devancer l’avance incertaine d’un Dieu ». Selon Antonin Artaud. «La mort est d’abord une image. Elle ne peut s’exprimer que par des métaphores » Gaston Bachelard.

Source : espace-ethique-poitoucharentes.org/obj/original_153042-suicide-et-desir-de-mort.

 

Corrélations > Suicide,

Liens fond/forme : Un suicide ressemble  souvent un acte manqué, au deux sens du terme : physique et psychique. Un appel au secours. Peur  de se  rater. Fuite soudaine. Faux dosage, Sauvetage. Incident. Néant.

.

<<  Poème et calligramme