990 – Prendre ses désirs pour des réalités !

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Textuels : poème, extensions, fragments

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Textuel poème 

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  • La destinée du désir est de devenir réalité, lors la destinée du réel serait de susciter le désir. Et si le réel ne change guère, le désir, lui, varie, et souvent : l’on veut puis l’on ne veut plus, allez savoir, comprendre, pourquoi. Pour désir sexe prévaut sur argument, on fait l’amour, d’abord, par sentiment, mais quelquefois aussi, pour son argent : rêver pousse à réaliser et réciproquement. Pourquoi prendre ses désirs pour des réalités,  fantasmer des choses qui ne peuvent arriver, se prendre la tête lors rien de tel ne va se passer. Les choses ne se passent jamais comme prévues, dès qu’on est plus que deux, y a du flou, ambigu, qu’il faudra résoudre pour ne pas être confondus. De courir après le sexe, finira-t-on par l’obtenir : c’est vrai aussi pour le temps, l’argent, à n’en plus finir ; si cela ne marche pas, il faut savoir s’abstenir. Toute décision, argumentée, est bonne à prendre, faut-il encore que l’émotion daigne vous surprendre et ne pas avoir à se dédire, se contredire, se méprendre. Il peut s’agir de tout autre chose, de n’importe quoi, mettant en jeu n’importe qui, sans un vrai pourquoi, mais qui fera de vous, son valet, son égal ou son roi.

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Textuels extensions

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  • Quand le désir devient réalité, il disparait, étant assouvi. La réalité, elle, demeure, quel qu’elle soit ou quoiqu’on fasse ! Le désir est par nature fluctuant, versatile ;  la réalité, est parfois mouvante, mais toujours permanente. Le désir ne tient pas toujours compte des réalités tant il veut les contraindre, voire les dépasser pour satisfaire à ses pulsions. On peut faire l’amour sans être amoureux tout comme on peut être amoureux sans faire l’amour mais dans ces deux cas, une réalité nous échappe, à savoir l’autre, en tant que réalité. Il arrive qu’il y ait tout un monde, un espace immense entre son désir et la réalité, tel que dans le premier cas, pour un homme, se mettre dans la peau d’une femme et dans le second cas, en devenir une. Les écrivains, scénaristes  et poètes parviennent à satisfaire le premier cas par des subterfuges, des personnages d’emprunt, les transsexuels, le second, par une opération et des hormones mais personne n’a encore réussi à changer complétement de sexe ni vivre les deux à la fois bien que des témoignages en atteste car la réalité est bien plus résistante qu’il n’y parait au premier abord : ni l’un l’autre sera un tout autre drame. Prendre ses désirs pour…. autant dire s’illusionner à fond ou comme dit le dicton «il y a loin de la coupe aux lèvres». Le casque intégral sans visière c’est un peu faire l’autruche mais ne pas le mettre, ce serait passer outre à des réalités, qui sont loin de ce que l’on avait, avant accident,  désirer.  Le désir de faire d’autres choses, d’être en autres environnements,  de devenir quelqu’un de reconnu, de trouver, enfin, son âme-sœur, font partie des plus conséquents. Le souci est que désir est sans fin, lors un plaisir satisferait sa faim, naturellement en le consommant, parfois même, le surconsommant jusqu’à plus soif, à l’écœurement. Désir inassouvi, serait frustration, plaisir amputé, serait castration. Un gros conflit entre pulsion et raison, conduirait à sa propre détestation où désir, plaisir, en chœur, s’en iront.

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Textuel fragments

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  • Je suis un être humain, plein de désirs : s’ils me font défaut, s’ils sont manquant, je ne suis pas certain d’exister vraiment, même me consacrant à satisfaire plaisirs.  Voilà qui semble clair, et  voilà qui est dit, mais cela ne change rien à toutes réalités m’entourant, contraignant, dont me plains. Si le désir est constitutif de mon esprit, âme : satisfait, que pourrais-je à nouveau, vouloir !  Comme le désir est infini, dure dernier soupir, quand mon désir est fragile et réalité très dure, je le protège avec un casque, deviens tête pure.  Casque en forme d’obus et  percé de cinq cavités, chaque sens est sujet, en effet, désirs appropriés ! Il ne me faudra pas confondre : désir d’une réalité, et réalité de ce désir : il y a loin de la coupe aux lèvres, le désir ne s’accomplit pas toujours comme on veut. Au final, désir sera un souhait irrationnel, pulsionnel, que le ne parviendrais jamais à satisfaire, totalement : si le plaisir l’accomplit partiellement moment présent, ma réalité du manque referait surface inexorablement.

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Illustrations : visuels, scénario et fiction

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Visuels

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990 1

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 Le désir est lié au manque de ce

qu’on n’a pas, qu’on ne peut avoir.

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990 2

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Le désir sème souvent le trouble,

le manque, le désordre amoureux.

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990 3

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Les objets,  mêmes dits intelligents

et connectés, restent des objets.

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Parfois un abîme de désir face réalité,

un sommet de plaisir face à ennui !

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Textuels symboliques et corrélations

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Obus

  • Symbolique de forme : L’artillerie utiliserait divers obus à diverses fins. Les obus à balles étaient conçus pour exploser au-dessus des lignes ennemies, projetant des centaines  de minuscules balles de métal. Telle  pluie de métal,  qui explosait vers l’extérieur comme une sorte d’explosion  d’un  fusil  de chasse, causerait  des blessures terribles aux soldats en terrain découvert.

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Casque

  • Symbolique de fond : Le symbolisme du casque est proche de celui de la tête, qu’il recouvre directement. On dira, à cet égard, qu’il protège les pensées, mais aussi qu’il les cache : un symbole  d’élévation, qui peut  se pervertir en dissimulation, surtout si la visière est baissée. Son cimier, plus  ou moins hautement décoré, trahit l’imagination créatrice et les ambitions du chef qui le porte mais le fait que le casque soit un attribut très particulier d’Hadès, roi des Enfers qui veille jalousement sur les morts, pourrait suggérer beaucoup d’interprétations.  http://europia.free.fr/affiche.php?id=104

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Désirs/réalités > cliché, vérité, désabusé, refuser, tomber 

  • Liens fond/forme : Prendre ses désirs pour réalité : qui ne connait, pratique, cliché, qui nous fait sentir sa pure vérité, en nous  mettant comme  désabusé. On se mettra un casque sur la tête, on se l’enfoncera jusqu’aux oreilles jusqu’à se cacher le nez  et les yeux, que cela n’y changerait rien du tout : refusant de regarder la réalité en face, on se la ferait exploser dans la figure, comme tout obus qu’on ne voit tomber ! 

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