150 – Randonnée Allojera, Taza, Epina, et retour

<<  Poème et calligramme 

.

Textuels : poème, extensions, fragments

.

Textuel poème 

.

  • Avant de quitter l’ile de La Gomera, je m’attendais à un village exceptionnel mais finalement comme les autres ! Foin de fantaisies ou plaisanteries : c’est pas compliqué d’enfiler trois vallons. Le premier nous plonge vers la mer, le second longe une palmeraie, le dernier les prolonge au retour. Rien de plus simple et pourtant, on s’est trompé et on en a bavé. Au village de Taza, après le picnic, on se sera engagé sur une fausse piste et il a fallu, pas qu’un peu, qu’on persiste avant de rejoindre le village d’Épina. Nous y avons gouté des raisins. Sans cela, demi-tour au fond d’un ravin pour revenir, à pas d’heure, à Allogera !  Je m’en suis remis en mettant un pied devant l’autre et en profitant du paysage composé du mariage étroit entre une terre sur pentes jusqu’à hauteurs abruptes, infranchissables, et une mer, étale, un peu moutonneuse, nous laissant, d’un côté, entrevoir les contours de l’île La Gomera et de l’autre, le sommet du Teidé, dans l’ile de Tenerife, aperçue au loin, grâce à un ciel pur, sans le moindre nuage. Arrivés au village de Taza, à mi-hauteur et à mi-parcours, un creux dans l’estomac : la pause déjeuner sous trois palmiers nous offrant ombre et fraicheur. Un repas simple mais calorique, à base de salade de légumes et assortiment de fruits.  Quand on repart, les choses vont de travers lors on s’enfile en un ravin le long d’un étroit sentier qu’on espérait déboucher sur la bonne piste : point, même parvenu jusqu’au fond du ravin. Allons-nous faire demi-tour, grimper la montagne : pour aller où ! Après conciliabule, on décide de grimper. De ce côté, il nous est déjà arrivé d’avoir été servi, question chercher, marcher, persévérer, s’accrocher. Se perdre fait partie de notre jeu pour mieux nous retrouver ! Bien que grimpant en aveugle, nous finissons par croiser une piste qui rejoint un village dont nous ignorons le nom. La piste mène au village nous offrant ses vignes chargés de raisins goût de muscat. On en vole un peu, on en raffole, c’est le goût du paradis du vin après celui de l’enfer du ravin, le goût du plaisir défendu du vol après s’être fendu d’une montée de haut vol.

.

Textuel extensions

.

  • La suite est classique, mis à part l’échange avec un villageois nous ayant vu monter le ravin et nous félicitant pour notre courage : apparemment, et selon lui, nous sommes les seuls à avoir utilisé ce sentier depuis des lustres.  Une belle randonnée, belle journée, et pour partie en bord de mer. Qu’est-ce que l’on peut, de mieux, espérer, après une tempête au dans notre marina, et avant de quitter cette ile de La Gomera, qui nous a tant charmé paysage contrasté bien que voilà : on a quand même failli se perdre dans sa montée !  Sans aucun doute, une rando des plus diversifiées question paysages : mer, campagne, et montagne. Une simple erreur de choix à un embranchement, nous voilà enfilant un ravin sans un seul chemin ! Deux solutions : faire demi-tour et puis reprendre ou grimper le ravin pentu à travers les broussailles. En sortant du ravin, quelle ne fut pas notre surprise de tomber sur une vigne dont grappes étaient mures. Non loin, un village avec quelques maisons, habitants : nous voilà rassurés car nous sommes presque arrivés !

.

Fragments

.

  • Je dois avouer une chose qui peut paraitre curieuse bien qu’étant randonneurs, qu’on qualifie de chevronnés : il nous arrive de nous tromper, et cela en plein jour, en petite contrée.  Ça nous est déjà arrivés, jeunes en sommet de Corse : en descendant, on s’est égaré dans la mauvaise vallée, nous avons retrouvé notre chemin, en fin de soirée : pieds, mollets, genoux cuisses, dos, fatigués et ce tant et si bien qu’on s’en souvient encore. Et bien aujourd’hui, c’est pareil, l’on s’est mal orienté,  au fond d’un vallon, nous avons improvisé montée, au lieu de faire demi-tour, nous avons dû emprunter des sentiers de chasse des plus étroits et avec danger. C’est comme ça on ne peut monter une pente tout droit  et croire qu’en forçant, on allait finir par s’en sortir, y arriver. Il était dit qu’aujourd’hui, c’était notre jour de chance, nous avons pu débouler sur un vrai chemin nous menant  à travers des vignobles aux gros raisins, encore bien verts, à un village qui se trouvait sur le parcours de randonnée. Cela dit, quand on est persuadé d’avoir fait le bon choix, ce n’est qu’en fin après-coup, que l’on se dit : «Euréka» comme une petite lumière s’allume dans notre cerveau, on s’est dit, on  n’est pas un génie mais on n’est pas idiot : une erreur, sur une piste, au hasard, peut déboucher sur un nouveau sentier et que personne n’a trouvé. À moins que ne soit comme une seconde nature, de réussir à se tirer de nombreux mauvais pas. De disposer d’une ampoule prévue à cet effet ne suffira pas si elle ne nous éclairerait pas, suffisamment longtemps, pour idée jaillisse, qu’on y croie, qu’on la teste, qu’on l’atteste et que si elle ne marche pas, on proteste, que si … pas tentée, l’on ne saurait pas.  C’est ainsi que progresse la Recherche, je vous le dis en connaissance de cause en ayant fait partie, durant trente années et l’avoir redécouvert, au fond du tel vallon.

.

Illustrations : visuels, scénario et fiction

.

Visuels 

.

150 1

.

On descend d’Allojera par escaliers

vers mer qu’on distingue en bas,

.

150 2

.

un petit village s’est construit sur la rive

étroite entre mer et falaise,

.

on  poursuit notre belle randonnée

dans cette  vallée de Gomera.

.

150 3

.

regrimpant à l’intérieur, on distingue

cultures au-dessous d’Épina.

.

Scénario

.

On descend d’Allojera par escaliers vers mer qu’on distingue en bas,

un petit village s’est construit sur la rive étroite entre mer et falaise,

regrimpant à l’intérieur, on distingue cultures au-dessous d’Épina.

.

Textuels symboliques 

.

.

Ampoule

  • Symbolique de forme : L’ampoule électrique est le symbole, sinon l’archétype, de l’innovation. Elle a permis, à l’homme, de  se libérer du joug  de  la lumière naturelle pour imprimer son propre rythme à toutes  ses activités, ouvrant la voie au formidable progrès, tant sur le plan de la liberté individuelle que sur le plan  de la productivité industrielle. La lumière électrique est probablement la marque la plus visible du génie humain lorsqu’on observe la Terre depuis les hauteurs de l’espace. library.e.abb.com/public/FRA72dpi

 .

Ampoule

  • Symbolique de fond : EUREKA !  L’ampoule est le symbole de l’idée qui jaillit sans qu’on l’ait vraiment ou très longtemps, recherchée : hasard heureux, erreur fructueuse, sérendipité, toujours est-il qu’il s’agisse d’une lampe à huile, à pétrole ou d’une lampe moderne, électrique, elle symbolise l’énergie que nous contrôlons, bien plus encore celle que nous maîtrisons. Dans la bande dessinée, le dessin animé, l’apparition d’une idée est souvent représentée par une petite lampe à incandescence qui s’allume au-dessus de la tête du personnage.

 .

Corrélations > égarement, lumière, s’en sortir, vainqueur 

  • Liens fond/forme : Quand on parvient, par mégarde ou par erreur, à s’égarer dans le fond d’une vallée sauvage, il nous faut quelque lumière pour trouver comment poursuivre, s’en sortir sans être contraints de faire demi-tour. Ce n’est pas, ici, que la végétation devient très dense mais le terrain monte vers le village qui nous parait, d’en bas, inaccessible et pourtant un sentier de chasseur suffira pour sortir comme en vainqueur !

.

<<  Poème et calligramme