70 – Seul, coupé du monde, Canaries

<<  Calligramme et symboliques

.

Visuel scénario

.

70 1

.

J’ai commencé une randonnée

en solitaire, en bordure de mer

.

70 2

.

que j’ai poursuivi  en après-midi,

après déjeuner, en creux de terre,

.

70 3

.

et que j’ai terminé le soir, fatigué,

heureux au pied de deux palmiers.

.

.

Textuel calligramme 

.

  •  Coupé, isolé et perdu, sont trois degrés de solitude : volontaire, accidentel ou mortel, vous mettent en face de vous, pour aller vers le fond, voire pour le toucher, avant de rebondir, pour vous revivifier, permettre à l’essentiel d’enfin resurgir en vous !  Celui qui fuit la solitude ne connaitra pas de finalité, il ne ferait rien d’autre que s’occuper sans jamais s’arrêter. Etre loin, permet de se sentir près, être seul, d’apprécier le temps qui passe, prendre l’entière mesure d’un projet de vie. Le fait de choisir d’être seul, le sentiment d’être laissé seul, sont deux états de conscience contraires bien que les apparences soient identiques. Me voici seul, coupé du monde, aux Canaries, pour deux mois, sans nouvelles de mon pays, en une bulle où tout ce que les gens, vivent, chez moi ou ailleurs, m’est indifférent. Les heures, les jours, les nuits, les semaines s’écoulent hors de tout temps et s’enchainent en mouvements du corps ou pulsations d’esprit qui tantôt m’énergisent ou m’ennuient. Ce lieu, rempli d’imaginaire, que j’entrouvre, avec sa langue étrangère, fait comme une barrière que je découvre. Le fait de déplacer mon corps, change mon esprit : il est vrai que je reste le même partout mais bien plus attentif, ici. C’est l’occasion de se voir différent et, par la même occasion, d’être vu autrement tant, d’être seul, ici, n’a plus rien à voir. Etre coupé du monde est comme une respiration pour prendre du recul, pour mieux se retrouver face à tout autre : étonnement, fascination sont garantie de retour sur destinée. Je ne sais plus de quoi est faite ma vraie vie : de contraintes, compromis pour ma survie ou de ces parenthèses pour m’en évader, pour me permettre de bien souffler ! Ma solitude a au moins ceci du bon : elle me met à nu, sans façon ! Ceux qui la fuient : sur elle, comme sur lui, ne s’instruit et qui l’affronte et sans peut, apprendra tout.

.

.

Textuel extension

.

  •  Je parle de solitude volontaire pour y être venu par mes propres moyens et en choisissant librement cette destination. Et puis je ne suis pas seul avec une compagne et un ami qui entretiennent la conversation comme le feu en cheminée, qui cuisinent de bons petits plats pour compenser l’impossibilité de faire quoique ce soit d’autre, calfeutrés dans le carré, par suite du front de la tempête qui dure et dure encore et ainsi  presque une semaine entière. Quand ion est coupé du monde réel, on s’en construit un autre, virtuel !  La solitude est plus supportable lors communion avec la Nature. Grande ville : elle sera détestable, et loin d’être  une ressource pure. Ce n’est pas que vous parle Nature, elle est muette, n’est pas  divinité, mais en vous, son écho dure, dure. Vous interprétez mille intentions, d’autant que, pour elle, vous aurez une passion.  Seul au monde, le serait-on jamais ! Simplement une impression de… l’être. Même coupé de tout, le monde est en tête, tellement il demeure formaté, câblé, en nous. Écrire un journal, un carnet de bord ou un récit est forcément s’isoler du contexte, environnement. La plume est un instrument pour vagabond, solitaire, mais qui n’empêche pas de se sentir, autres, solidaire. La balade, tout seul, sans rencontrer ni voir personne, est une autre situation ou cheminent autant  le corps et l’esprit. Je parle à la nature et de nature, au lieu de quelqu’un et de communier avec elle, intimité, me fait du bien.

.

..

Textuels symboliques 

.

.

Stylo

  • Symbolique de forme : Le stylo est comme un prolongement de ce que le corps a de plus noble, à savoir, cette main de l’homme bien exaltée par Paul Valéry. Depuis  des siècles, la plume serait devenue le symbole des beaux-arts, la pensée, de l’intellect, et le stylo y ajoute une permanence et une préciosité qu’elle n’a que très rarement. Il est légendaire en ce qu’il exprime à la fois une activité élevée : pensée d’une personnalité spécifique, et de son style. espaceecriture.canalblog.com

 .

Carnet de bord

  • Symbolique de fond : Carnet de bord d’apparence pratique, anodin prend le pouvoir sur ma vie ! Ma nouvelle tendance pour faire, de ma vie, un bijou d’efficacité, n’’est pas une appli mais mon journal de bord rempli  de  petites pages d’écritures complétées par quelques croquis, photos, etc. Et  de le remplir tous les jours et de le transcrire, de le travailler, le rendre communicable, intéressant, constitue un vrai et long travail, en soi mais qui finalement, ne me déplaît pas.

 .

Corrélations > stylo, clavier, instruments, pensées, inspirations

  • Liens fond/forme : La plume, le stylo, le clavier, etc. mais ce ne sont là que des instruments pour exprimer ses pensées, inspirations. Des poètes, des romanciers, des journalistes, scénaristes, ’en saisissent et, comme autant d’artistes, transforment leurs mots en phrases puis textes. Toute solitude peut être autant l’antichambre d’un repli sur soi, qu’une ouverture au Monde ! Si l’on tient qu’elle rime aussi avec souvenir, il importe de noter  sur un carnet de bord, quelques réflexions et délires ou impressions, qui fourniront ensuite une base d’inspiration ou serviront tout au moins à revivre des émotions. Je le sais pour m’être bien plié à cet exercice.

.

<<  Calligramme et symboliques