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Originaux : poème, extensions, fragments
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Poème
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Pourquoi aller vite
Quand on aura le temps
Même tout le temps devant soi,
Lors d’y être sera le plus important,
Et non d’arriver avant d’être parti.
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En train, on est presque sûr, de l’heure
En voiture, on est autour de l’heure,
En voilier : dans la demi-journée.
Lors sans vent, voire sans moteur
Ce sera le lendemain, peut-être.
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Qu’importe jour et heure,
Si l’on est en bonheur,
De profiter du temps
Autant que d’océan :
C’est tout ce qu’on a fait
En bientôt douze heures !
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J’aurais fait aussi vite à pied
Si j’avais pu marcher sur l’eau
Oui mais là tu ne t’es pas fatigué
T’a perdu ton temps, à le gagner !
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Avoir un voilier lourd, suréquipé
Entre dix et douze mètres, de long
Est disposer solide coureur de fond,
Faisant cinq, six nœuds… moyenné.
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Ça fait cent à cent vint milles, jour,
Deux cent kilomètres, en 24heures,
Autant dire vraie course de lenteur,
Par rapport à une auto ou vautour.
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Et, il ne faut pas oublier qu’aussi,
On transporte sa maison avec soi,
Et voiliers de course n’ont de poids,
Que de coques, voiles, quille et mat.
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Lors ce sera faire l’éloge de la lenteur
Que de prendre ce temps en bonheur,
Quand tout va trop vite autour de soi
Le lent déroulement du temps est roi.
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On est sûr d’arriver, on ne sait quand
De la météo et du vent … cela dépend
De la tempête, calme plat, succédant,
Sous voiles ou sous moteur avançant.
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Le vent change d’allure, voire de cap,
Si on ne le surveille, voilier s’échappe,
En mauvaise direction, ou bien recule,
Vent arrière vers avant frise le ridicule.
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Extensions
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Lenteur reste un mot qui
De nos jours, fait encore peur,
Évoquant bouchons sur Autoroute,
Faire du surplace pendant des heures,
Sans pouvoir s’échapper de cette nasse,
Où l’on est parqué et, qui plus est, sommé
De payer cher pour trajet rapide et sécurisé.
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Sur la mer, au large, et même près des ports,
Il n’y a jamais de bouchons, sauf parfois à la
Sortie, ou à l’entrée quand il y a une porte
Un sens unique à respecter, une priorité.
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Lenteur reste un mot qui, de nos jours,
Est contraire d’ardeur, de course, de vitesse,
Régate on atteint soixante-dix kilomètres heures
Sur un hydroptère, en planant, au-dessus de l’eau.
Soudain, vague plus haute, plus forte, plouf :
L’hydroptère se casse, s’arrête d’un coup.
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La lenteur n’est pas le point fort du skipper qui veut aller vite en course
Quitte à prendre gros risques, de casser, de déchirer, voire de chavirer !
En tant que capitaine d’un baroudeur des mers, solide, à toute épreuve
Ne dépassant les six nœuds de moyenne, notre skipper ne déprime pas :
Il prend avec philosophie, le temps qui passe, perd sur son programme !
La lenteur a au moins ce mérite, on voit le temps, se dérouler, sans hâte.
S’il faut, une heure, six heures ou demi-journée de plus, pour y arriver,
Qu’importe, pas de train, d’avion, à prendre, l’essentiel est d’être vivant.
Enfin quand même sous vent, ça met le double, sinon triple, du temps !
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Si vous voulez aller vite d’un point à un autre
À moins de disposer d’un pur voilier de course,
Ne prenez pas la mer : vous fera rater votre train
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Un voilier, si on ne dispose d’un moteur auxiliaire
Reste prisonnier des caprices de vent fort ou léger
Une bonne marche à pied fera des fois aussi vite
Un simple vélo, deux fois et si électrique, trois,
Quant à la voiture : six fois ; train, dix fois.
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Toutefois, fort vent arrière, et sous spi,
L’impression de vitesse se lit sur l’eau
Faisant une trainée, comme un v,
Avec un bruit de glisse en surf.
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Fragments
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Pour faire l’éloge de la … lenteur,
Il y aura certes mieux qu’un voilier
Mais, à tout seigneur, tout honneur,
Le plaisir passe, avant fixette sablier !
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C’est sûr vitesse dépend type de voilier,
Profilé, caréné, léger… voilier de course,
Il étale trente et jusqu’à quarante nœuds
Le nôtre ne dépassera guère, sept nœuds.
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Qui plus est, si vous avez un rendez-vous,
Ou occasionnellement un train à prendre
Donnez-vous quelques heures… d’avance
Une panne, un grain, souci : vite arrivés.
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Sans compter marina, avec seuil, porte,
Il nous est arrivé de mouiller en dehors
Et là, ce n’est du tout, le même confort,
Parfois, fallait mettre moteur en turbo
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Pour finir : vitesse, confort, et plaisirs
S’associent, dissocient avec équipiers
Il y a des croisières de rêve, d’amitié,
D’autres où l’on a hâte que d’arriver.
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Graphiques : calligramme, forme et fond
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Calligramme
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Pourquoi aller vite
Quand on aura le temps
Même tout le temps devant soi,
Lors d’y être sera le plus important,
Et non Ô d’arriver avant Ô être parti.
En train, on est presque sûr, de l’heure
En voiture, on est autour de l’heure,
En voilier : dans la demi-journée.
Lors sans vent, voire sans moteur
Ce sera le lendemain, peut-être.
Qu’importe === jour/heure,
Si l’on est en bonheur,
De profiter du temps
Autant que d’océan !
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C’est tout ce qu’on a fait
En bientôt douze heures !
J’aurais fait aussi vite à pied
*** Si j’avais pu marcher sur l’eau ***
**** Oui mais là tu ne t’es pas fatigué ****
***** T’a perdu ton temps, à le gagner ! *****
***** Avoir A un voilier lourd, suréquipé *****
***** Entre dix R et douze mètres de long *****
***** Est disposer E solide coureur de fond *****
***** Faisant cinq, six * nœuds, moyenné. *****
***** Ça fait cent à cent Y vint milles, jour, *****
***** Deux cent kilomètres, O en 24heures, *****
***** Autant dire vraie course U de lenteur, *****
***** Par rapport à une auto ou * vautour. *****
***** Et, il ne faut pas oublier qu’ S aussi *****
***** On transporte sa maison avec A soi, *****
***** Et voiliers de course n’ont de I poids *****
***** Que de coques, voiles, quille L et mat *****
***** Lors c’est faire l’éloge de la O lenteur *****
***** Que de prendre le temps R bonheur, *****
***** Quand tout va trop vite * autour de soi *****
***** Le lent déroulement F du temps est roi *****
***** On est sûr d’arriver A on ne sait quand *****
***** De la météo et S du vent cela dépend *****
***** De la tempête T calme plat succédant, *****
**** Sous voiles ou * sous moteur avançant ****
*** Le vent change S d’allure voire de cap, ***
** Si on ne le surveille, L voilier s’échappe, **
* En mauvaise direction, O ou bien recule,*
Vent arrière vers avant frise W le ridicule !
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Forme
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Évocation
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La silhouette en torse
D’un marin confirmé,
Peut-être d’un skipper
Ou de simple équipier ?
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Un skipper assisté d’équipiers affutés
Sur un voilier très rapide,
Ne dépasserait guère les vingt nœuds :
Autour de 40 km/heure.
Sur un voilier, rien ne distinguera
Le capitaine ou skipper, d’un équipier
À moins qu’il ait mis la casquette ad hoc
Ou l’aurait fait imprimer sur son tee-shirt,
Et ainsi la forme évoquera bien plus le fond.
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Symbolique
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Le skipper
Ou chef de bord
Est le barreur
D’un voilier de
Régate
Ou le capitaine bateau de plaisance,
Il est responsable du pilotage du bateau.
Anciennement, désignait le commandant
D’un navire marchand, il peut également
Piloter un voilier pour le compte de tiers.
Sens des responsabilités … sang-froid
Une grande résistance à la fatigue,
Physique et nerveuse sont qualités
Indispensables pour ce métier.
www.cidj.com/metiers/skipper
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Fond
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Évocation
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Un skipper assisté d’équipiers affutés
Sur un voilier très rapide,
Ne dépasserait guère les vingt nœuds :
Autour de 40 km/heure.
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Symbolique
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Symbolique
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Association
D’Éric Tabarly
Cherche deux
Équipiers
Pour naviguer
En service civique sur Pen Duick,
On se pince pour écarter les rêves
Et on relit cette petite annonce,
À la bourse de voiles et voiliers.
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C’est vrai : l’association Eric tabarly
Cherche deux équipiers pour naviguer
En service civique sur les Pen Duick.
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Il y a même pres que urgence :
Les deux postes, basés à Lorient,
Sont à pourvoir avant 1er avril.
Une blague, elle serait mauvaise.
voilesetvoiliers.ouest-france. –association
-eric-tabarly-cherche-deux-equipiers
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Fond/forme
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Rien n’énerve plus un skipper que calme plat
«Pétole molle» dans le jargon marin … lenteur.
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Pour avoir connu, journée entière, à deux milles
À l’heure, je peux comprendre la fâcheuse humeur
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À en arriver parfois être obligé avancer au moteur
Mais d’un autre côté, on n’a pas de train à prendre,
On apprend à être patient comme pêcheur qui ferre.
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