Tempête au port de La Gomera

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Visuel scénario

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Une vue d’ensemble : de la marina

de La Gomera, du port, des abords

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et nombreux bateaux et voiliers,

lors tous  amarrés aux pontons,

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pas tous à l’abri, en cas de tempête

même près la digue de protection !

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Textuel calligramme 

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  • Le fait de subir une tempête n’est pas événement anodin. Un bateau reste un abri sûr, quand il est éloigné des côtes, bien qu’une vague scélérate puisse parfois changer le destin. Il arrive que son bruit rende fou le marin novice, mal préparé. Sous son crâne, elle fera quelque dégât, si la folie, sur la raison, prend le pas ! Voilà  pourquoi il vaudra mieux ne pas insister si les conditions n’y sont pas. Il vaut mieux rester au port, en s’amarrant, si possible en double, voire triple, tant que le bateau se fait chahuter. Chahuter en une marmite, un volcan qui, de manière  lancinante,  la nuit, forcément, vous  réveillerait,  et en sursaut, et très souvent. Nous tentons de sortir en mer en plein milieu d’après-midi, un vent, de force quarante nœuds, soufflant du Nord, nous oblige à faire demi-tour, rentrer au port. D’ici, nous  n’atteindrons pas La Palma aujourd’hui. La mer se creuse de plus en plus et les vagues clapotent à l’assaut du franc bord du voilier, le faisant giter un max, quand elles ne passent pas par-dessous le roof et la capote : arrosés, trempés, ballotés, à en perdre tout repère qui nous désaxe ! On calme le jeu en réduisant la voilure du génois et la grande. La mer étant en furie au vent arrière, il est grand temps qu’on rentre. C’est tout juste si, avec ses rafales, on parvient à prendre une place au ponton pour attendre que la tempête passe. En double amarrage, double sécurité, lors celle-ci survente le bateau, de le faire monter sur le quai, sans cesse, il tente ! Tout tremble, résonne, bouge, alors qu’il y a une mer plate au port. Les drisses cognent aux mâts, les voilent flappent. La nuit s’annonce agitée, il faudra se calfeutrer en sa cabine. Les amours de tempêtes se font jour pour humeurs câlines. Aux coups de vent répondent le tangage et roulis du bateau. Nul besoin de se parler pour apprécier fureurs des déferlis. Que de fois nous avons ouvert l’œil, la nuit, pour s’assurer que nous étions bien en vie tant que la tempête n’a baissé sa garde, ralenti son flot. De l’air, c’est bien pour ventiler mais là, c’est trop. Après la tempête, un grand calme s’est fait comme si elle n’avait jamais eu lieu ni début ni fin !

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Textuel extension

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  •  Il y a comme une grande différence entre le calme avant et après la tempête. Le premier est angoissant par anticipation de ce qui peut venir, surgir, détruire ; le second est apaisant par rétroaction de ce qui ne s’est pas produit. Le danger est derrière soi : on est tranquille jusqu’au suivant. Une tempête en mer, cela se conçoit bien  mais, dans un port, on la voit, moins bien, du fait que l’on s’y réfugie pour s’en abriter, sauf, qu’à la Gomera, le vent venait de terre, soufflait comme venant d’un véritable enfer.  Enfer, autant, à la marina, avec les drisses, qui sifflaient fort à s’en casser  les tympans et les bateaux, les barques, et les voiliers, qui se tossaient entre eux aux pontons.  Port ou marina, c’est pour se mettre à l’abri de tempêtes, mauvais temps en général. Une fois amarré à un ponton sur une panne, que peut-il bien vous arriver de dramatique : rien, sauf qu’ici le vent soufflant de la terre,  il accélère fort, c’est encore pire qu’en mer !  Les pannes et les voiliers se prennent à bouger comme en danse sifflante et sans discontinuer, même à l’intérieur du carré, on n’est pas rassuré. Il y a un petit voilier qui se sera détaché et qui entame, de suite, sa course folle erratique et deux autres qui se sont emmêlés leur mature.

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Textuel épilogue

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  • Tempête et comme une allitération : tant pète les drisses et les haubans, parfois craquètent : l’on se sent marin naufragé, loin d’être poète. Il n’y a pas que les soubresauts de votre bateau, il n’y a pas que grosses vagues chargées d’eaux, il y a les bruits : constants, brutaux, infernaux ! Le vent siffle à l’oreille, chant, à nul autre pareil, mauvais cauchemar, nuit, d’un démon qui braille lors auparavant douce brise susurrait merveille. À sec de toiles ou presque, on avance à six nœuds, le contraste est fort, sans attache, reste dangereux d’aller à l’avant, sans aucune ligne de vie, périlleux. Vent de face, force quarante, tentons sortis du port, dans une marmite qui bout et qui nous jette un sort : au bout d’une heure, nous n’avons progressé, dehors. Il faut prendre la décision : La Palma, un autre jour : on aime bien faire du bateau, mais pas dans un four, nous faut penser préserver nos vies pour nos amours. Retour au port, mais le vent ne se calme pour autant, un vent de terre fait jouer vrais concerts de haubans : l’urgence absolue consiste à attendre, en patientant. Le vent est inconstant, chacun le sait, comme amour, est invisible, souvent vaniteux, tempétueux toujours, insaisissable, fuit, puis de toutes directions, accourt. Dieu merci, Monsieur Météo nous la prévoit, avant. Dieu merci, mon baromètre me l’indiquera, autant. Faut qu’il soit fou pour être aussi tendre ou violent. Si le baromètre varie lentement : pas de panique. S’il varie très brusquement, dépression, critique. S’il fait l’essuie-glace… planquez-vous : épique ! En mer, y a pas que vent qui fuit, voilier aussi, pas partant au lof, à la dérive, à la cape assis sur vagues qu’il enjambe, comme endormi. Tout le monde se presse de rentrer au port mais le vrai marin, leur dirait avoir tort : de se tenir loin des côtes, évitera un sort.

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Textuels symboliques

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Vent

  • Symbolique de forme : Le vent est un mouvement d’air, un souffle, un symbole de l’esprit, insaisissable, de  l’invisible, de la force. En mythologie     grecque, le vent est associé à  Éole, Dieu, régisseur des  vents.  À contrario,  lors  de  ses agitations tempétueuses, il devient un symbole de vanité, d’instabilité, d’inconstance et  alors, comme force élémentaire, associé aux Titans, il manifeste sa violence et son aveuglement.

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Baromètre

  • Symbolique de fond : Plus que la valeur de la pression en elle-même, ce qui importera le plus seront les variations observées pour un laps de temps donné. Plus ces variations seront marquées, plus il sera simple de tirer des conclusions, plus celles-ci seront fiables. La baisse du baromètre de plus de 1 hpa/heure signale arrivée de mauvais temps dans les heures suivantes. Et si cette chute devient  encore bien plus marquée, cela sera  signe d’un coup de vent et voire d’une tempête. Modifié, source : leguidemeteo.com

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Corrélations > Tempête, nuage, pression, précipitations, voilure

  • Liens fond/forme : Le vent est une forme animée ou plutôt d’animation, qui  rime, souvent, avec nuage, variations de pression. Pour la dernière, l’on a coutume d’utiliser  le baromètre, mais, ce n’est pas tant sa variation que ses précipitations, qu’on qualifie de chute brutale, qui crée des mouvements d’air qui peuvent, parfois, être soudains ou très violents. Ce qui est embêtant est que le vent change, brutalement, de force et de direction, vous obligeant à virer de bord, à réduire, augmenter la voilure, la border ou lâcher. Tempête en mer et au port ne sont pas identiques, même si les baromètres affichent les mêmes valeurs, au port, le voilier reste fixe mais subira, de plein fouet, les assauts du vent sifflant très fort dans ses drisses. Il fera le gros dos, tirera sur ses amarres, au ponton. En mer, il épousera la vague qui le pousse au vent ou luttera contre éléments pour tenir son cap. Au port on peut se mettre à l’abri en un café ; en mer, vous êtes à la merci d’un mauvais sort.

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