847 – Tout son temps perdu, ne se rattrapera plus !

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Visuels scénario

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Non mais t’as vu l’heure, tu es en

retard : que de temps de perdu,

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je vais te réapprendre à optimiser

 ton temps, et à respecter l’heure,

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déjà, enfant, tu prenais tout ton

 temps : toujours la tête en l’air !

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Textuel calligramme 

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  • Le temps perdu n’est pas de quantité, il tend plutôt vers impression ratée, l’on aurait pu faire d’autres choses, que mauvais choix qui s’imposent. Dormir, à certains : temps perdu, il y a mieux à faire qu’à rêvasser, ou, le matin, se réveiller fatigué, d’avoir vécu cauchemar confus. Le temps perdu, on s’en aperçoit parfois bien tard, trop tard, il n’y a plus personne autour de soi : il n’y a plus d’avant, après, que du retard. Chacun sait que tout son temps perdu, ne se rattrape guère, ne se rattrape plus, comme l’a si souvent chanté Barbara, qui, hélas, pour nous, ici-bas, n’est plus, hors sa mémoire. Il est vrai que je ne saurais jamais dire au juste combien !  C’est peut-être beaucoup, peut-être rien, selon le cas : il y a déjà les nuits quand je dors, et puis les jours où je m’ennuie et encore les jours ou je ressens fort ton désamour pour moi. Je me suis mis « A la recherche du temps perdu » de Proust, qui a pris rendez-vous avec sa madeleine constituée de ses souvenirs d’antan jusqu’à ce qu’ils sortent dehors et oust, les voilà qui perdent notre temps à la peine à les ressusciter. Juste à peine le temps de les entrevoir, que déjà le suivant a pris sa place sereinement pour occuper mon esprit et me seriner tout le temps sa musique le cœur content d’être enfin passé, à un autre moment, à un autre temps. Seuls, surnagent les souvenirs qui ont marqué, qui ont créé, en moi, comme une continuité pour faire que le temps perdu, ne l’est plus vraiment, comme l’écume de mes jours. Le temps fuit devant moi autant que derrière et si aucun instant ne s’accroche à moi, je n’ai plus qu’à lui faire, en l’anthropomorphisant, ou en le divinisant, cette prière : « Laissez-en moi un peu, une fois, pour revivre l’amour dont je suis sûr qu’il m’a rempli un an comme un jour, jusqu’à me faire perdre toute notion du temps perdu dont je ne me souviens même plus. » Combien de temps ai-je perdu dans ma vie ! Qu’importe si c’est la grande majorité de mes instants, pourvu qu’à la fin, satisfait du restant, je lui rende l’âme, qui, survivra, éternellement.

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 Textuel extension

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  •  Si le temps perdu ne se rattrape guère, ne se rattrape plus, ce n’est pas grave en soi, du moment qu’on se rachète avec celui qui nous reste à vivre, et pleinement cette fois, en étant créatifs, en étant solidaires, en étant amants et de tant d’autres choses encore, dont c’est à chacun de décider.  Nous avons plus de temps perdu que de temps utile et efficace : du temps perdu, à dormir, à rêver, à ne rien faire, à attendre tant est qu’il vaut mieux privilégier l’intensité que la durée tout en respectant l’heure, de début et fin, programmée. Quand on est à la retraite, le temps ne compte plus et pourtant bon nombre le passe à le compter. Moi aussi mais je me contente de le conter car c’est tout ce qu’il me reste à faire, avant de mourir et tout défaire.  Pourquoi imaginer, vouloir un grand maitre des horloges, si le temps, lui-même, n’existe pas. On est jamais en retard, ni en avance, ni même, étonnamment, jamais à l’heure. Ce que nous faisons ne dépend pas du temps.  Quelqu’un qui perd son temps est traité d’étourdi, jusqu’à oublier que son temps ne lui appartient pas : il est avant tout biorythmique, plus largement, social. Enfance pourrait être considérée comme du temps perdu mais la seule chose de perdu est manque de soin, affection : une enfance gâchée, si ce n’est volée, ne se reconstruira plus. Alors le temps perdu à jouer, à se câliner, apprendre à parler serait autant de gagner pour se construire un capital confiance.

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Textuels corrélations

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Horloge

  • Symbolique de forme : L’horloge ne mesure qu’un avatar de la durée, qui est, elle-même, un avatar du temps. La durée n’est qu’une juxtaposition d’instants qu’elle fait coexister, alors que physiquement, ils ne peuvent pas exister ensemble, donc, une durée n’existe pas, objectivement !» D’après Étienne Klein, physicien.

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Chronomètre

  • Symbolique de fond : Un chronomètre est un  instrument de mesure du  temps : son nom  est  dérivé du grec khrónos, signifiant le temps et du latin metrum, signifiant mesurer. Son origine n’est, paradoxalement, pas liée au temps mais à l’espace, instrument fut inventé pour déterminer, non une position dans le temps mais sur une carte géographique.

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Corrélations >Temps fort  pas que durée : intensité et intérêt

  • Liens fond/forme : L’horloge n’a rien à voir avec le temps, dès lors qu’elle mesure ce qui n’existe pas. À quoi bon, pourquoi courir, devant, après : qu’on le compte ou arrête, ne changera pas ! De toute façon, ce n’est pas la durée qui importe mais l’intensité de l’intérêt qu’on lui porte, tant la dernière heure, chacun sait, tue. L’horloge est une montre à balancier ou tout autre mécanisme qui la régit. Elle rime avec le tic-tac et la sonnerie. Il y en avait une, chez nous,  étant petit. Il y en existait de toutes sortes et de toutes formes lors, aujourd’hui, l’heure est numérisée. Le temps se fait  à la fois plus discret et omniprésent.

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