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Textuels : poème, extensions, fragments
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Textuel poème
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- Parcourir les allées d’un cimetière est une expérience très étrange : noms inconnus se succèdent avec des dates différentes. Parfois, un nom connu, voisin, collègue, ami, ou reconnu, célèbre : émotions funèbres. Tombes dénudées ; autres chargées ; d’autres, ostentatoires : monuments en portevoix. En un cimetière, plus de malheurs, plus de mystère, plus de pleurs : les corps, les voix, les cœurs, les caractères, les humeurs, se sont tus : ici, à jamais, sont devenus surfaits. Certains affichent encore des prétentions à faire valoir leur corps comme un ostensoir à l’aide d’une plaque de marbre que l’on décore d’une effigie, d’une statue, d’un symbole. Leur silence se fait assourdissant et plus encore avec le temps, bien que comptes à régler soient sous leurs scellés et que personne ne cherchent, ici, à les déterrer. Toutefois, on a du mal à imaginer un tyran qui ne sévit plus, un amant qui ne baise plus, un riche qui n’accumule plus, un savant qui ne cherche plus ! Paix à leur âme sauvée-damnée. Ils peuvent demeurés, ici, côte-à-côte, comme quatre oubliés, oubliés dans une mort sociale forcée, sourds par leurs devoirs, ou par leurs savoirs, tout autant qu’aveuglés par leurs pouvoirs ou par leurs avoirs. Il est vrai qu’on imagine beaucoup plus de proximité entre gens mariés qui s’aimaient, puis se détestaient, mais à la fin, devenus, volontairement ou non l’un avec l’autre, à jamais coéquipiers pour grimper ensemble aux cieux. Si un monde parallèle existait vraiment : pourquoi sa porte d’entrée serait-elle en terre, au sens propre du mot : elle serait plutôt en pleine lumière et elle ferait défaut à nombre d’incroyants qui ne verra ce tunnel dont on parle si souvent. Une ballade en n’importe quel cimetière ne serait jamais neutre : elle inspire une prière composée par une petite voix intérieure qui nous rappelle que nous sommes destinés à partir un jour et fatalement, ailleurs.
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Textuel extensions
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- Une étrange ballade dans un cimetière nous raconte à sa façon, d’étranges histoires qui se sont arrêtées brusquement, un matin, midi ou soir, faute de protagonistes, combattants. On sait qu’ils sont remplis de gens très importants, voire indispensables mais qu’ils ont tous été vaincus par le temps. On trouve de tout dans un grand cimetière du type Père Lachaise : des inscriptions, des poèmes, des portraits, statues de pied en cap, bien sûr, des fleurs, des objets divers et variés, des urnes funéraires, parfois des mausolées, mais aussi de simples croix plantées en terre. Certaines religions sont minimalistes, avec une seule pierre, ou stèle, tandis que d’autres seront prolixes, avec un munificence de marques. Toujours est-il que, quel que soit l’hommage rendu au mort, fut-il roi, il n’en demeure pas moins qu’il est remis au rang de tous les autres, et qu’il y demeurera durant l’éternité et qu’il sera lui aussi, oublié. Que faire d’un corps, mort, qui deviendrait poussières : l’enterrer dans un cimetière, l’incinérer à raison ou à tort ! Toujours serait-il que, décédé, certains ont besoins de lieu donné pour se recueillir, ou ne pas oublier, en un cimetière ou sur leur cheminée. Il est vrai qu’en se baladant en cimetière, on tombe sur nombre de familles entières, sur plusieurs générations comme généalogie et l’on se prend à refaire notre histoire : ci git.
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Textuel fragments
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- Généralement, on ne déambulera pas dans un cimetière… qu’à l’occasion d’enterrement d’un proche ou ami, le jour de Toussaint pour les chrétiens. Que ce soit un petit, grand, cimetière, on trouvera nombre de noms mystères, parfois même une grande famille entière, arborant, hier, sa forte renommée, altière. Toujours est-il, quel que soit l’hommage rendu au mort, fut-il un dirigeant ou roi, il n’en demeurera pas moins remis au rang de tous les autres et en plus, il y demeurera durant une éternité jusqu’à être, lui aussi, oublié. Présence de croix évoque cimetière chrétien, mais il y en a de toutes sortes selon les religions. C’est à chacun sa croix, disent religions : Dieu en aurait voulu une pour votre paradis ! La croix n’était pas un symbole courant, utilisé par les premiers chrétiens craignant que ce signe ne les livreraient aux persécutions romaines : la croix devient l’emblème de chrétienté au ive siècle.
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Illustrations : visuels, scénario et fiction
Visuels
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On y trouve des stèles avec des inscriptions lénifiantes
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et des portraits sculptés d’artistes ou de célébrités
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et des gisants de cap en pied dans leur sommeil éternel !
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en voilà bien l’atmosphère lugubre de cimetière,
en un bleu-nuit qui nous semble, à tous, éternel.
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Textuels symboliques
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Croix
Symbolique de forme : La croix n’était pas un symbole utilisé par les premiers chrétiens, tant ils craignaient que ce signe ne les livre aux persécutions romaines. Le livre Records of Christianity précise : «La croix n’était pas franchement employée, dans les décorations des églises chrétiennes. Premier symbole du Christ a été le poisson. « La croix ne serait devenue le principal emblème, symbole de la chrétienté Qu’après le ive siècle. » Source : Wikipédia
Croix
Symbolique de fond : Il existe différentes sortes de croix religieuses : croix latine, du christ, symbole de l’Église et de la religion chrétienne ; la croix de saint Antoine ; la croix de saint Pierre ; La croix de Lorraine, symbole de résistance ; La croix orthodoxe, variante de chrétienne et enfin La croix huguenote des protestants.
Corrélations > Cimetière
Liens fond/forme : Porter sa croix est traverser des épreuves pénibles ou des difficultés en les supportant par obligation, problèmes de santé, séparation, deuils, chômage. C’est à chacun sa croix disent nombre de religions, comme si Dieu en avait voulu une pour le Paradis ! Tant vrai qu’en cimetière presque tous les chrétiens la porte sur leur tombe, quoique tard, sans doute, comme un bras tendu vers une sorte d’Éternité.
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