820 – Avoir et être : identités et différences (I)

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Textuels

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Textuel poème  

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  • Lors ne possédant rien,  je n’aurais pas de vraie identité d’humain ! Ce serai un vrai raccourci de la pensée que d’attribuer être pour avoir.  On peut avoir l’air d’avoir, sans être comme  on peut avoir l’air d’être, sans avoir ! Avoir une femme et avoir des enfants, est différent d’être femme ou enfant. Ce ne sont pas des possessions : ils ne sont pas objets d’aliénations. Celui qui perd son bien et sa maison, se désocialise, devient vagabond : il est mort de n’être … faute d’avoir. En attendant notre tour, une fois mort, nous serons comme lui : plus d’être ni d’avoir, et ce à l’infini.  Un coin de terre n’appartient à personne : si je le prends comme mon propre bien, n’étant moi-même personne, je deviens quelqu’un. Pour être dans le coup, je n’ai pas besoin de beaucoup, j’ai juste besoin d’un peu, juste assez pour bien  apprendre à négocier en fonction de mes biens acquis. Bien qu’être ne soit pas avoir, et avoir, pas être, les gens disent, quand ils se voient : « Il a l’air d’être ceci et donc il doit avoir cela » à force d’associer être à paraître. J’ai une femme : la mienne, personne d’autre n’en jouit : elle me dit « je suis tout  à toi« , et lors m’en réjouis. Pour autant, en tant que mari, je ne suis pas son maitre. J’ai des enfants qui disent : «mon papa». La preuve qu’ils sont bien de moi. J’ai l’impression qu’ils m’ont eu pour de bon, tant qu’eux seront vivants, je serai leur propriété et non l’inverse. Que possède-ton vraiment : tout et rien ! Des biens matériels, jamais humains, sauf à les rendre dépendants de soi, l’esclavage  a été aboli, enfin je crois. Si je ne suis que ce que j’ai, je n’ai que ce que suis, comment résoudre équation entre moi et biens. Mes qualités, d’un côté, face à mes quantités, de l’autre, comment les additionner, tant intimement liées. Un jour, d’être, je ne serai plus et mes avoirs, non plus car à ma mort, tout aura disparu, aurai-je vécu ! Je suis né de deux personnes inconnues, lors mon nom sur ma  tombe : qui, un jour, le dira connu. Si je supprime «avoir», et «être», je ne suis et ne possède presque plus rien ! « Être davantage », pour mieux écraser l’autre et « avoir d’avantage », pour mieux être que l’autre, me paraissent équivalents en leurs modes de relations s’ils expriment leurs dominations sur les autres et sur la société.

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Textuel extensions

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  • Avoir, à défaut d’être ou être, à défaut d’avoir. En voilà bien une dialectique manichéenne : ceux qui font du mal, vous veulent du bien ; ceux qui vous veulent du bien, vous font du mal. On ne s’en sort plus, à ce titre, à ce jeu-là ! Etre riche, est-ce avoir un statut social, quand pauvre aussi et le subir. Je serais riche de mes potentialités mais pauvre de mes intériorités. Chacun sait que, bien qu’étant des milliards, nous sommes tous semblables et tous différents. Il y a tant de facteurs combinatoires, que même jumeaux divergent, sur le tard. En premier lieu les facteurs génétiques, héréditaires, qui se transmettent par  ADN, de père et mère, préfigurant des forces et faiblesses qui font qu’on serait sensible ou non à certaines maladies. En second lieu, les facteurs sociaux de notre éducation qui agiront au-delà de notre milieu familial, nous imprimant des connaissances pour notre culture et pour notre métier qui nous permettrait de survivre. En dernier lieu, le choix d’une forte personnalité, choisissant parmi les modèles celui qui convient le mieux à notre manière d’être, de rêve, de  projection, qui fait qu’on se dira : j’ai réussi ou non, ma vie !

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Textuel fragments

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  • Trois générations sous le même toit est comme une maison à trois étages où l’on met beaucoup en partage, personne n’est esclave ni roi. Nous avons tous des racines familiales, communautaires, nous ne sommes pas nés dans l’air mais retournerons un jour dans la terre.  On ne choisit ni l’endroit, ni le moment, ni le statut, ni le sexe, ni les parents. On peut changer d’endroit, de statut, quand on devient parents : rien ne va plus. Certains renient leur filiation ou  leur nation, d’autres se revendiquent d’autre généalogie : d’un côté, l’oiseau sur la branche qui s’envole, de l’autre, oiseau fidèle à ancestrale tradition ! Entre aventure opportuniste, vraie légitimité, les pouvoirs s’installent, les rôles se diversifient, quand on se marie, on épouse aussi la belle famille, au risque parfois d’y sacrifier sa propre identité.

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Illustrations

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Visuels  

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Y a parfois une grande différence,

à la fois de sexe et de statut social,

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en dépit de cela, il y aura, toujours,

une zone commune de croisement,

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tout comme des fleurs, pareilles :

sauf une que je verrais différente :

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comme  races, couleurs, familles :

 grands-parents, parents, enfants.

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Textuels symboliques

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Étage

  • Symbolique de forme : Dans un bâtiment, l’étage est l’élévation d’un   rez-de-chaussée et il ne peut le désigner. Avec ses symboles de puissante autorité organisant la société, l’on montrera alors et distinguera en une construction antique, des niveaux : chaque étage étant particulier en conception et réalisation de la construction. Ces éléments respectent, au départ, une conception philosophique de l’art de bâtir (voir l’architecture). wikipedia.org/wiki/etage_(architecture)

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Famille (racines)

  • Symbolique de fond : Savez-vous à quel point vos racines familiales jouent un rôle important dans votre vie quotidienne ? Et de même que l’arbre puise des éléments nutritifs, et riches, dans la terre, grâce à ses racines, de même nous en tirons une partie de notre identité, des racines familiales formées par les membres, très influents,  de notre clan, ou de notre communauté ! Modifié, source : Les constellations familiales

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Corrélations > être/avoir : distinguent, renforcent, contrarient

  • Liens fond/forme : On peut dire avoir un phare ou être une lumière. L’on pourrait dire le contraire plus difficilement ! Quelle que soit la syntaxe, nos racines familiales rimeraient autant  avec «être» qu’avec «avoir». Ça ne suffira pas pour accorder le fond et la forme, différence est importante sauf à se voiler la face : être, avoir, se tournent le dos plus que l’inverse. On ne choisirait pas, toujours, soi-même, d’être sur le versant «être» qu’«avoir» bien que certains pensent qu’avoir c’est autant être. Nos racines familiales influeront sans nous déterminer totalement sur parcours, personnel, professionnel. Si l’on peut nous déposséder de tous nos avoirs, cela est impossible pour nos manières d’être tant la limite franche entre ces  étages se situe dans une pensé autonome. Par nature, être et avoir se distingue ou se renforce et voire se contrarie : deux lignes parallèles se croisant !

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