68 – Mélodie de vent fou à La Gomera

<< Calligramme et symboliques

.

Visuel scénario

.

68 1

.

Tout arbuste restera bien accroché

au sol, bien que couché par le vent.

.

68 2

.

Un panneau indicateur de vent

prévient vent fort, parfois violent.

.

68 3

.

Les palmiers enracinés sur une plage

 résistent bien à tous vents.

.

.

Textuel calligramme

.

  •  Le vent est très fluide, émouvant, tout en vous caressant ou fouettant selon sa douceur ou sa vigueur jusqu’à vous faire peur parfois. A La Gomera, trois jours durant, il s’est rendu des plus énervants, à ne pouvoir sortir à aucune heure, à en rester calfeutré à l’intérieur de notre voilier, bien qu’au port, sécurisé quant à notre sort ! En mer, c’est une autre histoire, enfermé, vous broyez du noir à inventer un gros désespoir d’avoir un bateau-passoire ! Mais le vent est très changeant et de ce fait, ne dure jamais longtemps. Le vent passe, à cent à l’heure, sans se soucier de mon malheur, et pas plus des dégâts qu’il provoque en furie lors terre et mer s’entrechoquent. Le vent siffle, sur nos haubans, hurle à la mort comme l’autan, emportant tout sur son passage, en augmentant sa force et sa rage. Le vent souffle sur les courants, ajoutant son flot d’air au jusant, il nous fait l’effet d’un torrent, tunnel, nous donne des nageoires, ailes. Le vent nous courbe l’échine : face à lui, on ralentit, patine. Trop d’air tend l’atmosphère, irrespirable comme un enfer. Le vent se calme, un moment : en serait-il devenu mourant ! Non, il se relève, nous assassine, transforme notre bateau en bassine.  Le vent est pire que le mouvement. Par son bruit à nos oreilles, il siffle tant qu’on ne s’entend plus en parlant ! C’est dire à quel point c’est fort, hurlant ! En hurlant, comme une foule de fous, voudrait-il nous mettre à genoux, la nature, les humains, et même tout ce qui vit sur terre, dans la geste de ses remous !

.

.

Textuel extension

.

  • Bon vent », souhaite-t-on au marin, ce n’est pas peu dire tant il peut être votre meilleur ami ou votre pire ennemi ou vous ignorez totalement par son absence déconcertante, en voilier, en mer. On le dit capricieux, on le dit pernicieux, on le dit malicieux, tout à tour prodigieux et mélodieux. Ici, c’est un vent de terre qui nous parvient des hauteurs de La Gomera, s’engouffrant en vallée vers le port où il s’abat, augmenté d’effet venturi : impression de folie par rapport au vent en mer, agité, moutonnant, mais praticable, régulier, domptable. Ce n’est pas le vent régulier qui crée le danger mais ses tornades, soubresauts, ruades de même que pour les hautes vagues en mer car seule, la vague scélérate qui vous prend de haut et par surprise peut s’avérer mortelle.  Le vent compose, de lui-même, ses propres mélodies : du bonheur, pour les uns, de la peur, pour d’autres, voire du malheur pour ceux qui en sont victimes mais ce dernier n’en a, pour le moins, cure,  de vous mettre en totale déconfiture, tant il ne fait que de passer vers le néant de sa destinée d’où il resurgira un jour.   Il est certain qu’on ne pourrait confondre une tempête avec harmonie symphonique, bien que l’imaginaire pallie ses instruments et déroule une mélodie là il n’y a que du vent. De passer la nuit, sans dormir, à se morfondre, finit parfois par vous procurer quel qu’éléments d’une voix céleste extra-terrestre quasi magique, vous inspire tantôt un rêve tantôt un cauchemar. Inutile pour un arbre, pour un arbuste, une plante, de chercher à résister à tous vents, bien trop forts : il faut plier, ployer, courber, dans une danse souple, comme savent bien le faire les roseaux et palmiers.

.

.

Textuels symboliques 

.

.

Piano

  • Symbolique de forme : Instruments de musique : le piano est le plus complet, tant du point de vue des possibilités, polyphonie, mélodie, harmonie, expressivité. C’est en effet le premier instrument à clavier qui permet de moduler l’intensité du son – d’où son nom complet originel, «Pianoforte» – et, comme ses prédécesseurs, de moduler la durée de celui-ci. Se voir jouer du piano en rêve indique donc que nous maîtrisons la palette complète de nos moyens d’expression, que le support de notre talent est utilisé au maximum de ses possibilités. Il est évident que ce talent sera mis en exergue par la facilité et la beauté avec lesquelles nous jouons. psychologies.com/Therapies/Psychanalyse/Dictionnaire-des-reves/Piano

 

Harmonies

  • Symbolique de fond : L’air est un symbole lié au souffle et au vent. Invisible, il s’infiltre partout, y compris dans ces tuyaux d’orgue, de mélodies, harmonies chuintantes. Abstrait, éthéré, il permet une compréhension qui peut atteindre… l’invisible. Il diffuse et il propage la vie. Il est en relation avec la diffusion et la communication. si le feu donne des flammes, c’est grâce à l’air. Alléger, voler, parler, protéger, attiser, sont les verbes correspondant à ce symbole.

 

Corrélations > bon, mauvais, froid, chaud, humide, tempétueux

  • Liens fond/forme : Que dire du vent sinon qu’il peut être bon ou mauvais, froid, sec, chaud, humide, tempétueux, harmonieux. Cent mots le qualifient : aucun ne le contient, le retient. On sait d’où il vient et il se presse d’aller au plus loin pour disparaitre en l’heure, nuit, en jour prochain. Pas simple, mais réalisable, de le jouer au piano par des envolées de touches à couper le souffle. Le vent fou n’est autre que projections humaines. Le vent comme la mer, la vague, n’a  pas d’intention. Ce qui le caractérise  est plus son bruit que sa  force quand il entre en résonnances avec boots, drisses, il nous joue harmonies comme un orgue sifflant, ou un concert comme sur touches piano, tapant. Quand il ne siffle, ni tape, il chuinte ou murmure.

.

<< Calligramme et symboliques