214 – Un voilier est éloge de lenteur

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Visuels scénario

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Pour  parcourir  des  grands  espaces,

faut calculer le nombre de jours lents,

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bien soigner sa sécurité et avitaillement,

ses voiles, son moteur lors étant au port,

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et ne pas oublier de prendre la météo

pour bénéficier d’un temps… clément.

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Textuel calligramme 

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  • Pourquoi aller vite quand on aura le temps et tout son temps devant soi, si d’y être, est aussi important, que d’arriver avant d’être parti , montre au poignet, calculette en main En train, on est presque sûr de l’heure, en voiture on est autour de l’heure, en voilier dans la demi-journée mais sans vent, sans moteur : le lendemain, peut-être ! Qu’importe jour et heure, si l’on est, en bonheur de profiter de son temps autant que de l’océan. « C’est tout ce qu’on a fait en bientôt… douze heures, j’aurais fait aussi vite à pied si j’avais pu marcher sur l’eau » – « Oui mais là tu ne t’es pas fatigué : t’as perdu ton temps à le gagner ! »  Avoir un voilier lourd suréquipé, entre dix, douze mètres, de long : est bon et solide coureur de fond, faisant cinq, six nœuds…moyenné. Ça fait cent à cent vint milles jour, deux cent kilomètres, en 24 heures, autant dire une course de lenteur, par rapport à une auto ou…vautour. Mais il ne faut pas oublier qu’aussi l’on transporte sa maison avec soi, et, voiliers de course n’ont de poids que de coque, voiles, quille et mat. Et c’est faire l’éloge de la lenteur que de prendre son temps, bonheur, quand tout va si vite autour de soi, lent déroulement du temps est roi. On est sûr d’arriver on ne sait quand, de la météo et du vent cela dépend, calmes plats et tempêtes se succédant, sous voiles ou sous moteur, avançant ! Le vent change d’allure, sinon de cap : si on ne le surveille, voilier s’échappe dans une mauvaise direction ou recule vent arrière vers devant, frisant le ridicule.

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Textuel extension

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  • Lenteur : un mot qui de nos jours fait peur, évoque bouchons sur Autoroute, surplace pendant des heures sans pouvoir s’échapper de la nasse où l’on est parqué et qui plus est sommé de payer cher pour un trajet rapide et sécurisé. Sur la mer, au large, et même près des ports, il n’y a jamais de bouchons, sauf parfois à la sortie ou à l’entrée quand il y a une porte et un sens unique à respecter ou une priorité. Lenteur, un mot qui de nos jours est contraire d’ardeur, de course, de vitesse, de régate et l’on atteint les soixante-dix kilomètres heures en planant sur un hydroptère au-dessus de l’eau. Soudain, une vague plus haute, plus forte, plouf : l’hydroptère se casse, s’arrête d’un seul coup. La lenteur n’est pas le point fort du skipper qui veut aller vite en course quitte à prendre gros risques, de casser, de déchirer, voire de chavirer ! En tant que capitaine d’un baroudeur des mers, solide, à toute épreuve ne dépassant les six nœuds de moyenne, notre skipper ne déprime pas : il prend avec philosophie, le temps qui passe, perd sur son programme ! La lenteur a au moins ce mérite, on voit le temps se dérouler sans hâte, s’il faut, une heure, six heures ou demi-journée de plus, pour y arriver, qu’importe, pas de train, d’avion, à prendre, l’essentiel est d’être vivant. Enfin quand même sous vent, ça met le double, sinon triple, du temps ! Si vous voulez aller vite d’un point à un autre, à moins de disposer d’un pur voilier de course, ne prenez pas la mer : vous fera rater votre train. Un voilier, si on ne dispose d’un moteur auxiliaire, reste prisonnier des caprices de vent fort ou léger. Une bonne marche à pied fera des fois aussi vite, un simple vélo, deux fois et si électrique, trois, quant à la voiture : six fois ; train, dix fois. Toutefois, fort vent arrière, et sous spi, l’impression de vitesse se lit sur l’eau, faisant une trainée, comme un  V, avec un bruit de glisse en surf.

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Textuels symboliques

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Skipper

  • Symbolique de forme : Le skipper ou chef de bord, est le barreur d’un voilier de régate ou le capitaine d’un bateau de plaisance. Il est responsable du pilotage du bateau. Anciennement, il désignait le commandant d’un navire marchand : il peut également piloter un voilier pour le compte d’un tiers. Sens des responsabilités, sang-froid, grande résistance à la fatigue physique et nerveuse, sont des qualités indispensables pour ce métier. www.cidj.com/metiers/skipper

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Équipier

  • Symbolique de fond : « L’association Eric Tabarly cherche deux équipiers pour naviguer en service civique sur les Pen Duick ». On se pince pour écarter les rêves et on relit cette petite annonce à la bourse de voiles et voiliers. C’est vrai : l’association Eric Tabarly cherche bien deux équipiers pour naviguer en service civique sur les Pen Duick ! Il y a même urgence : les deux postes, basés à Lorient, sont à pourvoir avant le 1er avril. Une blague : elle serait mauvaise ! voilesetvoiliers.ouest-france. –association-eric-tabarly-cherche-deux-equipiers

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Corrélations > énervement, lenteur, humeur, moteur, patience

  • Liens fond/forme : Rien n’énerve plus un skipper que le calme plat, «Pétole molle» dira-t-on dans le jargon marin, lenteur ! Pour avoir connu, des journées entières, à deux milles à l’heure, je peux comprendre la fâcheuse humeur à en arriver parfois être obligé avancer au moteur mais d’un autre côté, on n’a pas de train à prendre, on  apprend à être patient comme un pêcheur qui ferre.  

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